A
près l’annexion des Sudètes, les bottes nazies battront bientôt les pavés de Prague, triste prélude à la Seconde Guerre mondiale. Faut-il voir là la main du Diable qui, pour l’heure, erre dans les rues de la capitale tchécoslovaque dans l’espoir de corrompre Coral, une jeune femme dont il s’évertue à s’emparer de l’âme... ?
En tant qu’auteur complet, Le Diable et Coral est le premier album de José Homs. Pour l’occasion, il reprend le thème séculaire du Bien et du Mal, ainsi que celui du pacte faustien, avec en guest star un maître des Ténèbres, inopinément retenu ici-bas ! Mais pour donner plus de consistance à son histoire, le dessinateur de Shi met aux prises le Diable avec Coral, une sorcière en devenir seule capable de le voir, et plonge les deux protagonistes dans le maelström d’avant-guerre (la Seconde !) tout en ressuscitant le mythe du Golem du Marahal de Prague…
De prime abord, l’ensemble peut paraître quelque peu confus, mais tous les personnages prennent progressivement leur dimension et leur place dans ce récit dominé par un Lucifer, méphistophélique en diable. Cependant, la grande force de José Homs demeure la finesse et la précision de sa partition graphique, où il démontre, une fois encore, un talent qui n’a plus rien à prouver, tant par la variété de ses mises en couleurs que par la qualité de son trait, notamment dans l’interprétation de l’Enfer, où les diverses influences du genre restent au service d’une représentation très personnelle.
L’illustrateur était connu, Le Diable et Coral laisse à découvrir le scénariste qui, ici, ne démérite en rien.
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