A
dolescente venant d’une famille modeste, Agatha connaît bien les réalités de la vie. Intelligente et curieuse, l’université est un objectif inaccessible. Pour autant, elle fait de son mieux afin de se cultiver et se passionne pour l’astronomie. Elle gagne un peu d’argent en donnant des leçons à Peter, le fils du châtelain local. Côté amour, ce n’est pas ça non plus. Claude, le commis de l’épicerie, lui tourne autour. Ce n’est pas qu’elle ne l’apprécie pas, simplement, les garçons… Comment dire ? Beurk. Deux évènements indépendants vont brusquement venir chambouler cette routine un peu déprimante. D’abord, une mystérieuse Lady des Collines l’aborde au détour d’un chemin. Cette étrange personne semblant sortir d’une légende lui propose un pacte. En échange d’un petit service, elle a le pouvoir d’exhausser un de ses vœux. L’autre nouveauté se matérialise sous la forme de Heather, une charmante demoiselle qui ne laisse pas Agatha indifférente. Il s’agit de la cousine de Peter qui vient passer l’été à la campagne…
Bande dessinée jeunesse/ado, The Pale Queen rassemble tous les poncifs imaginables sous la forme d’un récit initiatique dégoulinant de bons sentiments. Un soupçon des Frères Grimm remastérisés par Walt Disney, ce qu’il faut de Hayao Miyazaki pour le design et la primordiale touche sociétale pour un peu de modernité, Ethan M. Aldridge offre un album rempli d’épreuves et de choix cornéliens mené par une héroïne courageuse, tour-à-tour, fragile, désespérée et conquérante. Rythmé et parfaitement boulonné, le scénario avance promptement, alternant moments d’action et de réflexion, avec, cela va sans dire, ce qu’il faut d’humour grâce aux réflexions décalées de l’indispensable sidekick/mascotte de circonstance. Est-ce que ça finit bien au moins ? Chut, laissons flotter un peu de suspens.
Graphiquement, le dessinateur démontre un talent certain. Jolie approche en couleurs directes à l’aquarelle, un festival de jolis minois aux yeux écarquillés, l’ensemble est soutenu par un découpage limpide et une mise en scène solide et très bien posée. Il en résulte un ouvrage visuellement agréable et aisé à parcourir.
Histoire dans l’air du temps, un peu trop académique, The Pale Queen est une lecture calibrée pour un public-cible défini. Celui-ci sera certainement ravi de s’y perdre et de trembler en compagnie d’une sympathique jeune femme à la croisée des chemins de son existence. Dès 9 ans.
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