D
e nouveaux criminels sont apparus au Japon. Porteurs de tatouages leur conférant des dons surnaturels, ils dominent la pègre en semant la terreur et les victimes. Parmi elles, M. Aizawa dont le fils découvre le corps pétrifié. Des années plus tard, devenu lycéen, ce dernier cherche à se venger. Pour cela, il se rapproche d'un clan de yakuzas. Un jour, le chef lui demande de tuer un adversaire. N'ayant pu s'y résoudre, Aizawa est puni par le boss qui lui dévoile un élément clef de son passé. Sur le point de mourir, le jeune homme est sauvé in extremis par un combattant redoutable et dangereux. Serait-ce le Katagi Modoshi craint par tous les yakuzas ?
Difficile de dépoussiérer un genre policier aussi solidement ancré dans la pop-culture japonaise. Pourtant, c'est le pari audacieux fait par Kiyoto Shitara avec cette mini-série en cinq tomes. Classiquement, l'auteur pose le décor et les bases de son récit, ressemble de prime abord à une une classique histoire de vengeance avec un léger zeste de fantastique. Très vite, Shitara intensifie le rythme pour faire basculer les lecteurs dans une intrigue plus complexe où le côté surnaturel va dominer. À l'occasion, il livre quelques éléments sur la hiérarchie des clans et la symbolique des tatouages. Son utilisation des personnages est plutôt intéressante. Son protagoniste principal, bien que quelque peu archétypal, attire la sympathie des otakus par son côté brisé et taciturne. C'est son sidekick qui va faire la différence. Doté d'un aspect kawai limite enfantin, sa jovialité et son addiction au nettoyage cache le twist le plus important de ce volume. Il parvient à voler la vedette à Aizawa. Le duo va s'apprivoiser à partir de la moitié de l'histoire. Au fur et à mesure, l'auteur introduit une galerie de criminels dont le cernier permet une montée en tension bienvenue. Bref, tous les ingrédients sont là pour démarrer un récit palpitant avec une grosse dose d'action et de combats.
Le trait de Kiyoto Shitara est fortement plaisant. Même s'il remplit les cases de la nomenclature imposée par l'industrie du manga, il parvient à proposer un aspect visuel bien au-dessus des productions mainstream. Les décors sont travaillés, tout comme les accessoires. De plus, lors des affrontements, il propose des agencements de planches renvoyant à l'univers du jeu vidéo ou aux arts martiaux. Cela confère un dynamisme fort à propos.
Flirtant entre le polar de yakuza et le fantastique, Katagi Modoshi the soul cleaner offre un croisement d'univers plaisant et bien orchestré, qui ravira les fans des récits d'action.
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