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vant, les portes du Paradis vous étaient ouvertes, à condition de ne pas avoir cédé à l'un des sept péchés capitaux. Le système était simple et efficace. Mais, au fil des siècles, la vie est devenue de plus en plus complexe et il a bien fallu que, là-haut, le patron adapte les critères qui décident de la destination des âmes. Les circulaires se sont succédées, jusqu'à aboutir à une procédure absurde et contradictoire. Plus rien n'a de sens et le nombre de défunts aiguillés vers les supplices les plus horribles explose. Les démons suffoquent sous la charge de travail. La colère gronde, d'autant que Lucifer semble avoir renoncé à négocier avec le grand patron. C'est dans cette situation catastrophique que débarque Ismaël Posta : un gourou du développement personnel mondialement connu. Il ne comprend pas pourquoi il a été condamné à rôtir dans une chaudière infernale. Il ne compte pas accepter ce sort peu enviable.
Les Enfers selon Agrimbau et Ippoliti se présentent comme une administration à bout de souffle. Bélial, Belzébuth et les autres sont devenus des administrateurs en costard régnant sur des fonctionnaires cornus. La Direction Générale est aux abonnés absents, terrée dans sa tour d'ivoire, bombardant les subordonnés de mémos incompréhensibles, qui évoquent avec une méchante ironie la société actuelle. Ainsi, les propos politiquement incorrects sont désormais interdits, tout comme ceux qui sont politiquement corrects. Comment composer avec de telles règles ? Et que faire de ses nouveaux termes incompréhensibles pour des démons, tels que le whitewashing ?
Bienvenue à Pandemonia propose une satire féroce des dérives de monde actuel. Tout devient problématique et, quoi que vous fassiez, la condamnation est presque inévitable. Qui pourrait tirer son épingle du jeu dans un chaos pareil ? Il ne faut pas chercher bien loin. lorsque l'espoir s'étiole, ce sont toujours les mêmes profils qui émergent, pour le pire et... aucune autre alternative n'est disponible. Avec cet album, les auteurs s'amusent à imaginer un univers étonnant, qui mélange l'ambiance des prisons totalitaires et le pseudo confort d'une ville tout en gratte-ciel, peuplée de créatures hybrides. Il manque sans doute un petit quelque chose pour que la fable devienne réellement marquante, mais elle se lit quand même avec un certain plaisir.
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