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n apparence, Sôji Sanada est un lycéen comme les autres. Il est toujours prêt à venir en aide à des personnes dans la rue, quitte à user de la violence. Et pour cause, il est le fils de Genji Sanada le chef du clan Takeshiro, qui souhaite le voir mener une vie hors de ce milieu. Un jour, en classe, le garçon reçoit un appel le sommant de fuir le plus loin possible. Pressentant un danger, il rentre chez lui et constate avec effroi que tout le clan a été assassiné dans d'horribles conditions. Qui a pu détruire les Takeshiro en une seule attaque si violente ? Le jeune homme décide de venger son père et n'est pas au bout de ses surprises...
Très présents dans les médias et dans toutes les formes de littérature, les yakuzas fascinent autant qu'ils révulsent. Que ce soit au travers des films de Takeshi "Beat" Kitano ou des jeux vidéos, la figure du mafieux japonais s'est imposée dans l'imagerie de la criminalité, même si elle fut, à l'instar de la mafia italienne, fort romancée. Meeb utilise ce point dans le début de son intrigue afin de montrer que son personnage principal s'éloigne de cet univers. Dans une scène où il échange avec deux potentielles nouvelles recrues, l'héritier casse les clichés sur l'univers des Yakuza afin de les dissuader de l'intégrer. Le scénariste a habilement retourné la situation à la fin du premier chapitre. Le massacre du clan, avec les soldats amassés en une boule de chair, fait basculer le récit en une quête de vengeance flirtant avec le fantastique. Ce qui n'est pas pour déplaire à celles et ceux qui ont apprécié la saga John Wick au cinéma. Le rythme s'accélère avec l'intrusion dans la société du crime et son cortège de protagonistes quelque peu archétypaux : le barman informateur qui en sait nettement plus que ce qu'il veut bien dire, la banque spécialisée pour les criminels de haut vol et son personnel guindé et efficace, l'amie du héros qui va l'accompagner afin qu'il ne perdre pas pied dans son envie de punir... La touche d'originalité vient d'Akuri, une petite fille qui vivait cachée dans une chambre forte de la banque. Son passé trouble et ses dons laissent présager de bonnes scènes d'actions à venir, bien que celles présentes dans ce premier tome soient bien amenées et plaisantes.
Et cela est dû au style d'Okane qui s'occupe du dessin sur cette série. Les visages et expressions sont détaillées, ainsi que les décors urbains. Son trait se situe un cran au-dessus de la masse des publications shonen, ce qui est très plaisant et contribue à faire accrocher au titre.
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