L
a mer est un des enjeux majeurs de la crise écologique, et la pêche est la première mise en cause. Maxime de Lisle approfondit le sujet en balayant, par une série de chapitres d’une dizaine de planches sur chaque aspect : la surpêche, l’importance de la mer dans l’équilibre climatique, l’économie...
Maxime de Lisle, dans son livre précédent Pillages, une BD sur la surexploitation des ressources marines en Afrique permettant l’aquaculture du saumon en Europe, arrivait à lier la BD documentaire avec une part de fiction via des personnages qui illustraient l’ensemble et lui donnaient corps. Le résultat était sans appel : il faut enlever le saumon de l’assiette.
Dans On a mangé la mer, le thème est beaucoup plus vaste, il s’agit ici de traiter l’ensemble de la filière, mais en se focalisant plutôt sur la France (même si quelques informations sont données sur la situation mondiale). L’ouvrage est également intéressant quand il quitte la pleine mer pour explorer ce qu’il se joue sur terre : un chapitre sur la gestion des cours d’eau, de l’assainissement des villes, sur l’Europe, puis sur les chaines de supermarché et de restauration. Des pistes de solutions sont données et le lecteur termine sa lecture en se disant qu’il est encore possible de sauver la mer. Ce n’est pas spoiler que de dire rapidement les deux plus importantes : réduire sa consommation de poisson et faire attention à ne consommer que de la pêche durable. L’océan a une capacité de renouvellement impressionnante, la situation critique est encore récupérable.
L’apport graphique d’Olivier Martin est beau, les différents sujets abordés sont illustrés pour être compréhensibles et servir le propos : la couverture et la quatrième de couverture en regard sont très frappants à cet égard, le bédéphile s’émerveille avec Isabelle Autissier devant une baleine et a un haut le cœur devant les saumons atteints du pou de mer. La mise en images en bande dessinée permet de voir ce monde caché, ce qui se passe sous la ligne d’eau mais aussi derrière les portes des négociations à Bruxelles. Même si l'ensemble manque un peu d'originalité dans la mise en images, l'apport du dessin est indéniable.
On a mangé la mer est un bon complément au livre précédent de l’auteur, il explore plus d’aspects et fait la lumière sur cet enjeu majeur pour l’économie, la santé, l’environnement et tout simplement la beauté du monde. Une belle lecture pour ceux qui s’intéressent au sujet de l'écologie, au-delà de la pêche.
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