7h15. La bouilloire est enclenchée... Clic ! C'est le coup de feu, le début d'une course effrénée. Une quadragénaire prépare le petit-déjeuner pour tout le monde, réveille sa fille, se prépare, tout en restant attentive à l'heure. Le stress monte quand l'heure fatidique de l'école arrive et la journée commence sur les chapeaux de roue. Mais ce n'est qu'une première étape. Au travail, il faut trouver l’inspiration, cohabiter avec ses collègues, le tout avec la fatigue qui s’accumule. Finalement, la soirée s’installe avec son lot de corvées pour finir d’achever la journée... et son héroïne avec. Les lendemains se suivront et se ressembleront. Mais alors, comment sortir de cette spirale de routine infinie ?
Dans ce troisième volet de sa série Moi je, commencée en 2005, le lecteur retrouve avec plaisir l’alter ego d’Aude Picault. Moi, je quarantaine dresse un portrait réaliste de nombreuses femmes d’aujourd’hui, qui, à 40 ans, jonglent entre la maternité et leur carrière. L'autrice réussit à dépeindre de façon touchante comment ces mères se perdent dans leur rôle. Les exigences patriarcales, la pression de tout mener de front les poussent à se mettre en mode automatique, au risque de devenir l'ombre d’elles-mêmes. Au travers de scènes de vie, la narratrice capture une réalité parfois oppressante. Tout y passe et sans tabou : la charge mentale, l’intégrité à ses valeurs, la vie de couple, la relation parent-enfant et la domination masculine. Mais le tour de force de la bédéiste réside dans son humour pince-sans-rire qui lui permet d’alléger son propos, offrant ainsi une certaine bouffée d’oxygène.
Avec un trait fin et délicat, rehaussé par des touches d’aquarelles, elle met en scène une histoire avec simplicité et parvient à transmettre les émotions de ses personnages.
Moi, je quarantaine offre un manuel d’auto-dérision, permettant de rire d’un quotidien parfois lourd et de traverser la crise de la quarantaine avec plus de légèreté !
Poster un avis sur cet album