Brigantus 2. Le picte

C hassé par les Romains, Brigantus est fait prisonnier par les adversaires pictes. Alors qu'il se retrouve attaché à un poteau, seule la petite Gwer lui témoigne de l'affection, au grand dam de son frère qui essaie de discréditer le géant dans son désir de les rejoindre eux, les supposés ennemis. Mais comment croire un apatride ?

Le combat de Brigantus se termine dans ce second tome qui se poursuit dans la lignée du premier, avec une histoire très directe et sans fioritures. Allant effectivement à l'essentiel, le scénario conclut assez vite sur certains points et manque donc un tantinet de finesse. Ce récit âpre et cruel narre dans un contexte historique violent le destin d'un homme rejeté et considéré comme un traître par tous et son combat pour la survie, la guerre n'étant qu'une péripétie supplémentaire pour lui. L'atmosphère de désespoir qui se dégage et le sentiment de nihilisme prégnant sont les points forts de l'ouvrage.

De même que depuis quelques albums de sa grande saga Jérémiah, Hermann père opère dans le brouillard et les décors opaques, littéralement. Deux façons de voir les choses : facilité pour ne pas avoir à faire des dessins trop complexes ou volonté assumée liée au récit. Car il faut bien reconnaitre que les dessins ont perdu en précision et en justesse, certaines proportions et perspectives sont… ratées. Ceci dit, son sens de la mise en scène continue de faire mouche et l'artiste réussit parfaitement à tirer parti de sa faiblesse en créant une ambiance impressionniste oppressante qui justifie ce choix.

Diptyque certes mineur dans la production de ces auteurs, Brigantus n'en reste pas moins une lecture intéressante à réserver aux fans, mais dispensable pour les profanes, essentiellement à cause du graphisme qui pourrait rebuter un nouveau lecteur.

Lire la chronique du tome 1.