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La quête de l'oiseau du temps 12. L’Omégon

30/12/2024 1899 visiteurs 7.3/10 (4 notes)

L e temps presse ! Tous les ingrédients nécessaires pour contrecarrer le plan de Ramor et de ses disciples de l'Ordre du Signe sont réunis. Il ne manque plus que le lieu pour accomplir le rituel. Le prince Bodias a trouvé l'endroit idéal : l'Omégon. La mythique Cour de justice des Dieux Anciens se trouve dans les lointaines Terres de la Désolation. Accompagné de Bragon, Mara, Bulrog et Kryll, le souverain de la Marche des Mille Verts se lance dans la dernière étape de ce périple. Pendant ce temps, la Douriaire, principale adepte du dieu maudit, se lance dans une offensive désespérée pour assurer l'emprise de son culte sur Akbar.

Voici enfin la conclusion du second cycle de la Quête de l'oiseau du temps. Le rôle ingrat d'un tome conclusif, censé rattacher les wagons avec la série principale, est toujours délicat à assumer. Il convient d'éviter les solutions faciles, les allusions trop appuyées, les pièges des dénouements évidents ou celui des surprises qui créent une distorsion avec l'œuvre originale... Tant de contraintes condamnent L'Omégon à être décevant. Reste à savoir à quelle hauteur culminera la déception.

D'entrée, ce tome fait écho à L'œuf des ténèbres. Le canevas est assez similaire, ce qui est évidemment logique. Il n'y a pas mille manières de conclure une quête. La réussite de l'entreprise réside dans les détails. Et il faut bien admettre que le métier de Loisel et Le Tendre permet de déjouer les principaux pièges. Le scénario commence par prendre son temps pour traduire de manière paradoxale l'urgence de l'entreprise et la difficulté de localiser les ruines qui accueilleront la graine de folie. La dynamique entre les personnages fonctionne à merveille, entre la rivalité qui oppose Bulrog et Bodias pour séduire Kryll et la relation difficile entre Bragon et Mara, prête à dissimuler sa grossesse à tout prix. Et l'apparition d'un nouveau personnage ajoute un enjeu particulièrement intéressant.

Puis, tout bascule. En quelques planches, les auteurs introduisent alors un coup de théâtre inattendu, et pourtant logique. La tragédie déboule par surprise et chamboule toutes les certitudes. La suite permet alors de replacer les pions de ce vaste jeu d'échecs pour rejoindre La conque de Ramor. Ce dernier tome parvient finalement à concilier à peu près toutes les contraintes. Il s'intègre avec la suite sans lourdeur, il reste fidèle à l'esprit originel sans céder à la facilité d'un deus ex machina. Il est plus qu'évident qu'Avant la quête n'a jamais atteint la force de la série-mère et qu'elle aurait gagné à être réduite d'un ou deux tomes pour éviter quelques longueurs. Elle n'a jamais eu à rougir pour autant. Succéder à un chef-d'œuvre est une gageure. Elle s'en sort avec les honneurs.

Et, maintenant, l'attente pour le dernier opus n'en sera que plus longue.

Par T. Cauvin
Moyenne des chroniqueurs
7.3

Informations sur l'album

La quête de l'oiseau du temps
12. L’Omégon

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L'avis des visiteurs

    kingtoof Le 10/12/2024 à 10:47:20

    Excellent dernier tome, qui dégage une grande profondeur !
    Cet album "D'Avant..." donne des explications sur "La Quête..." et donne envie de reprendre la lecture des 4 premiers tomes pour valider le tour de force scénaristique de Le Tendre et Loisel.

    Yovo Le 09/12/2024 à 22:29:18

    8 albums, 4 dessinateurs différents et 26 ans pour clore cet interminable second cycle… il était grand temps d’en finir !

    Fort heureusement, ce dernier tome est nettement au-dessus des précédents. Il possède ce supplément d’âme capable de réconcilier les déçus du second cycle, comme moi, avec l’esprit de « La Quête… » originelle. Cet esprit homérique qui fusionnait rythme, aventure, humour, action, tragédie des destinées, et qui m’avait provoqué à l’époque un choc indélébile.

    Bien que le démarrage soit très lent (il ne se passe quasiment rien dans les 35 premières pages) « L’Omégon » s’inscrit dans cette glorieuse lignée. Le tempo indolent de la longue scène de la lande, sublimé par l’incroyable épure de ce décor, permet de pénétrer au cœur des personnages. Ce passage, particulièrement réussi, me restera en mémoire par la mélancolie qui s’en dégage. Les scènes finales avec Mara, dont la charge émotionnelle est aussi troublante qu’inattendue, sont également magnifiques.

    En revanche, je n’ai pas forcément adhéré aux liens unissant les deux cycles. Par exemple, je m’étais fait depuis longtemps mes propres hypothèses sur le « personnage », ô combien important, dont l’origine est dévoilée dans la toute dernière scène. Je n’avais donc pas spécialement envie qu’on me dise « bah voilà, en fait c’est arrivé comme ça », juste pour faire la jonction entre les deux séries.
    Sans oublier que quand Bulrog et Bragon se retrouvent, dans « La conque de Ramor », une violente rancune les anime mutuellement. Rancune dont je ne trouve aucun fondement dans « L’Omégon », pas plus que d’explication pour le visage défiguré de Bulrog.
    Et plus encore, il m’apparait toujours parfaitement impossible que cette si retentissante histoire de secte, qui représente un passé commun, fondateur et traumatisant pour nos personnages et tout Akbar, ne soit jamais, JAMAIS évoquée dans la série-mère.

    Vous pourriez me répondre ce que vous voulez, pour moi, ça ne tient pas la route et je n’arrive pas à en faire abstraction. Il est évident que ce deuxième cycle n’avait pas été imaginé à l’époque de « La Quête… » et qu’il est venu s’y greffer par la suite, de façon plus ou moins artificielle.

    En conclusion, hormis « L’ami Javin » qui est vraiment chouette, « Avant la quête » reste surcotée à mes yeux, je l’ai dit et le redis.

    Mais j’aime tellement, fondamentalement, viscéralement cet univers que je veux saluer cette excellente conclusion, dense, belle, généreuse et puissante, qui procure un franc et réconfortant plaisir de lecture, bercé de nostalgie.

    Bravo messieurs Le Tendre et Loisel d’avoir réussi à sauver in extremis – et avec la manière – votre création, un authentique et impérissable chef d’œuvre de la bande dessinée !

    bd91130 Le 26/11/2024 à 17:43:58

    Il faut savoir clore une série, si adulée soit elle. Et celle-ci se termine avec brio. Au fil de ces presque quatre décennies de travail, les personnages ont gagné en épaisseur. L'action un peu échevelée et l'humour récurrent du début ont laissé la place à un ton plus philosophique, une réflexion parfois un peu désabusée. Tout n'est pas bien qui finit bien dans ce monde là. Les auteurs nous offrent une fin douce amère, tout en ayant l'élégance de retomber parfaitement sur leurs pattes en faisant le lien entre cette fin de "avant la quête" et "la quête" elle même. La boucle est bouclée. Et ce dernier album -au dessin magnifique soit dit en passant- me semble un des meilleurs de ce second cycle.
    Merci messieurs les auteurs pour tout le rêve que vous nous avez apporté depuis si longtemps.

    minot Le 25/11/2024 à 14:31:11

    Voilà, ça y est, la boucle est bouclée ! Cet album conclut avec brio ce préquel de LA QUETE, en faisant remarquablement le lien avec le cycle originel. Tout y est : les personnages tourmentés, l'ambiance magique de la série, les décors grandioses, les événements épiques et surtout, l'immense émotion que l'on avait pu ressentir à la lecture du tome 4 (celui qui terminait le premier cycle) et qui est de nouveau palpable pour cet album de fin de second cycle.
    Un tome extrêmement puissant, illustré par un dessin splendide magnifiquement mis en couleurs, qui conclut cette saga en apothéose.

    Oui, vraiment, LA QUETE DE L'OISEAU DU TEMPS restera dans les annales comme l'une (si ce n'est "la") des références en matière d'héroïc-fantasy en bande-dessinée. Merci messieurs les auteurs !

    Erik67 Le 24/11/2024 à 08:56:16

    Ce tome à savoir l'Omégon était plutôt assez attendu car il constitue la conclusion de la plus grande saga d'héroic fantasy de la bande dessinée franco-belge commencée en 1983. C'est dire !

    Bon, il faut que je vous dise que ce n'est pas l’œuvre que je préfère le plus dans ce genre de la fantasy mais il constitue pour beaucoup de bdphiles la référence absolue donc on ne discute pas.

    Je trouve que c'est même un excellent tome de conclusion et qui fait directement le lien avec le début de la saga originelle composée de 4 tomes. Il est vrai que j'ai plutôt préféré ce second cycle de 8 tomes qui m'a paru beaucoup plus moderne dans l'approche. Le ton a d'ailleurs prit un aspect beaucoup plus grave et bien plus complexe à mesure que la quête a avancé.

    On arrive à sympathiser avec les 5 principaux personnages qui constitue cette petite troupe qui doit terminer une mission pour le bien de cet univers menacé par une secte religieuse. L'ennemi absolu reste le Dieu Ramor dont les adeptes n'hésitent pas à tuer les non-croyants.

    La conclusion de ce récit réservera d'ailleurs une surprise inattendue pour tout les croyants qui auront la fin qu'ils méritent. En même temps,la problématique est de savoir si on peut faire le tri entre les bons et les mauvais car certains ont basculer de force dans cette religion.

    C'est d'ailleurs ce point qui sera celui de la crispation et d'une fin pas si heureuse que cela. Parfois, le sacrifice semble trop lourd à payer. On souhaite plus de sécurité mais faut-il pour autant exterminer tout un peuple ? Ce sont d'ailleurs des thèmes assez actuels.

    Un dernier mot sur le dessin de Mallié qui a collaboré avec Loisel placé à la direction graphique pour indiquer que c'est dans la bonne continuité. Les décors de cette prairie qui semble s'étaler sur l'infini est tout simplement merveilleux. Une très bonne colorisation achève l'ensemble. Bref, c'est fin et soigné !

    Pour moi, cela fait partie des incontournables que j'ai d'ailleurs acquis le jour de sa sortie afin de compléter la collection commencée il y a fort longtemps. Bref, on éprouve un peu de nostalgie à la fin car le chef d’œuvre est désormais accompli.