Bestia 1. Vol. 1

D ans un monde ultra-urbanisé où toute vie non humaine a disparu surgissent périodiquement des bestias, animaux géants détruisant tout sur leur passage. Jacquie, chasseuse professionnelle employée d’une organisation dont on parlera peu, est missionnée pour trouver et tuer la bestia des cécropias, un quartier de la cité. Elle sera rejointe par Kevyn, frêle compagnon un peu truand, un peu looser, qui se révélera tout de même une aide précieuse dans un rôle de guide dans les bas-fonds en plus de bricoler son équipement et quelques gadgets.

Les onze planches de prologue donnent parfaitement le ton de cet album. Une chasse dans un environnement urbain qui semble inspiré de Blame ! contre une bête géante digne de L’attaque des titans. Le récit n’est pas exempt de quelques maladresses. Kevyn explique ainsi à l’héroïne comment entretenir son équipement, tâche qu’elle est pourtant sensée maitriser vu son statut. C’est d’autant plus dommage que certaines pages d’encyclopédies sont distillées et permettent d’expliquer au lecteur certains rouages du fonctionnement de ce monde. À porter néanmoins au crédit de ce premier volume, l’ensemble s’enchaîne de manière fluide, les péripéties sont logiques, bien menées et l’aventure est plaisante à suivre.

Graphiquement, par de nombreuses bonnes idées de mise en scène, l’auteur parvient à plonger son lecteur dans l’action immédiatement et à lui faire prendre conscience des enjeux. Les procédés utilisés sont variés : la forme des cases qui accentue le dynamisme, des pleines pages bien positionnées et frappantes, les jeux d’échelle entre les personnages, les environnements et les bêtes etc.

Par sa thématique principale qui reste en toile de fond, Corc réussit via un pur divertissement à questionner au sujet de la place de l’homme dans la nature, y compris dans un milieu où celle-ci a complètement disparu. Une histoire divertissante et plus maline qu’elle en a l’air de prime abord. La suite promet d’approfondir les relations de Jacquie avec ces bestias et réserve assurément quelques surprises.