D
ans une Italie post-apocalyptique où l’Humanité a perdu les deux tiers d’elle-même, quel peut être le lien entre une pandémie mondiale et une vieille légende du XVe concernant une strega vénitienne… ?
Les sorcières de Venise attire d’abord par son aspect de livre précieux, son dos toilé et sa couverture de bleu et d’ors. Une fois les premières pages lues, une évidence s’impose : Marco Mazzoni délivre ici une prestation graphique de premier ordre qui renverrait presque le texte de Sébastien Perez au rôle de faire-valoir et induit un contraste saisissant et quelque peu frustrant entre la richesse du dessin et la relative simplicité de fond du propos. Que ce soit à travers des planches encrées à la précision de gravures botaniques ou aux crayons de couleur par le biais d’illustrations lépidoptériques dues à quelques hallucinations lysergiques, Marco Mazzoni entraine le lecteur dans son sillage, aux frontières de l’anticipation et des contes d’antan, vers les rivages de Poveglia, île de fantômes, terre de sorcellerie ou de folie.
Poursuivant une coopération initiée dans Journal Troubles chez Soleil (Collection Métamorphose), Sébastien Perez et Marco Mazzoni livrent ici une de ces œuvres qu’il est difficile de classer ! À la croisée des chemins où les mots s’entremêlent avec le trait, elle s’apparente à certains égards à l’art séquentiel sans en reprendre totalement la forme mais tout en cultivant une part de l’esprit.
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