1964, sur les bords du Grand canal, Kathleen Van Overstraeten, désormais reporter à la RTB, doit rencontrer l’architecte Serge Durand qui s’oppose à la démolition de la Maison du Peuple, l’une des œuvres majeures de Victor Horta. Mais Durand décède prématurément, ce qui éveille la suspicion de la jeune femme.
Maison du Peuple 65, nouvel opus du duo Weber-Deville paru aux Éditions Anspach est le sixième des aventures de la signorina Van Overstraeten.
Succédané de la ligne claire si chère à la Belgique des années septante, cet album oscille entre deux eaux sans savoir quel bord choisir. À la fois thriller et hagiographie d’Horta, Maison du Peuple 65 n’a ni la puissance de l’un, ni l’intérêt de l’autre et fait plus office de publireportage pour le Hortamuseum de Bruxelles qu’autre chose. La faute tout d’abord à vouloir incruster de force trop d’éléments techniques et historiques qui, s’ils attestent de l’érudition de Patrick Weber en matière d’Art nouveau, plombent littéralement l’histoire comme sa lecture… En cela, le complément en fin d’ouvrage en apparaitrait presque redondant ! Second écueil, une forme de hiatus au niveau graphisme avec un trait qui fait dans le détail dès qu'il est question de décors, notamment architecturaux, mais qui joue dans la simplicité dès qu'il est question des personnages qui, par ailleurs, manquent souvent de cette constance propre à la ligne claire.
Au final, Maison du Peuple 65 fait davantage figure de chimère que d’hybride. Ceci est d’autant plus dommageable que le récit policier aux multiples rebondissements comme cette chasse aux trésors à travers les chefs d’œuvre de l’Art nouveau de la capitale belge avaient du sens.
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