C
hichén Itzá, ses temples, ses jades et une kyrielle de raisons d’écourter une ligne de vie. Corto est de retour et il a convoqué quelques vieilles connaissances.
Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero reviennent en cet automne 2024 et transportent les aficionados du Maltais à la fin des années 20 dans un Mexique qui n’en finit pas de faire sa révolution.
Hugo Pratt a écrit la légende de Corto qui se suffisait à elle-même. La reprendre imposait soit de la poursuivre, soit de la compléter. Ceux qui maintenant président à la destinée éditoriale du fils de la Niña de Gibraltar avaient visiblement opté, du moins jusqu’ici, pour la première voie. Désormais, Corto reprend la course normale des ans et se retrouve en 1929. D’aucuns auraient pensé que cette incursion liminaire dans des eaux encore inexplorées par l’emblématique marin serait l’occasion d’inventer de nouveaux protagonistes capables de l’accompagner au cours d’escales futures. Malheureusement il n’en est rien ; là où Pratt aurait probablement créé une nouvelle Jeanne d’Arc à la tête de la 1ère brigade féminine des Cristeros, Juan Díaz Canalès « ressuscite » Banshee O'Danann en pasionaria catholique ! Ce faisant, Ligne de vie sombre dans le succédané et se perd dans le recyclage des figures tutélaires ou se complexifie la vie avec des seconds rôles inutiles. Exit donc l'opportuniste marin à la romantique humanité et ce mélange subtil d’érudition ésotérique teintée de contexte historique.
Au-delà d'un scénario aux airs de rendez-vous manqué, il conviendra cependant de se souvenir que le fil encré de Rubén Pellejero perpétue l'esprit Corto et permet de rêver à ce qu’aurait pu être cette histoire !
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