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ix heures d’avion puis trois heures dans un taxi-break. En moins d’une journée, Anta et sa famille ont déménagé de Bruxelles, direction Santhiaba, un quartier de Saint-Louis, au Sénégal. C’est un sacré dépaysement pour la petite fille de 8 ans qui découvre un univers et une culture totalement nouveaux : une manière différente de manger, d’étranges animaux dans les rues (des margouillats) et un marché aux odeurs foisonnantes. Métisse, Anta est rapidement qualifiée de "toubab" par ses camarades de classe. Mais après quelques jours, l’intégration est finalement plutôt réussie. Curieuse voire intrépide, elle sort régulièrement avec ses nouveaux amis et part à la découverte du monde… jusqu’à sa rencontre avec la sirène qui protège la ville.
Dans le premier tome de cette nouvelle série jeunesse, les auteurs plantent le décor et présentent les différents personnages. La jeune héroïne, par son tempérament déterminé, est rapidement attachante. Les péripéties se font davantage attendre et cet opus se limite véritablement à une introduction. L’histoire s’avère, par ailleurs, porteuse de nombreux messages : l’acceptation de la différence, le respect de la nature ou encore les ravages du productivisme. Cette orientation est bienvenue et l’ouvrage peut donc permettre de sensibiliser les jeunes lecteurs. Néanmoins, la fable proposée aurait gagné en efficacité avec plus de finesse, en particulier dans les dialogues qui manquent, parfois, de naturel et de consistance. Le trait de Gaspard Talmasse est agréable et maîtrisé mais une once de caractère aurait été bienvenue. Cela est d’autant plus frustrant que le dessinateur avait montré un autre visage dans son premier album (Le grand voyage d'Alice, La boîte à bulles, 2021) à l’identité graphique forte.
Les voix de l’océan est une entame correcte ; cependant, la série devra prendre en épaisseur pour affirmer tout son intérêt.
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