À la tête d’un équipage rebelle, Mitsuo a fort à faire pour contrer l’Empire intergalactique. Il le sait : il ne lui manque que quelques éléments pour enfin constituer la carte qui le conduira à Néolia, la planète des âmes disparues. Mais cette mission est semée d’embûches et il faut notamment trouver le moyen de mener, le moment venu, le vaisseau à bon port. Accompagné de Plume et Ed, Mitsuo ne baisse pas les bras… Toute cette histoire n’est pas réelle. Elle est le fruit de l’imagination de l’auteur d’une bande dessinée dont Sacha, sept ans, est complètement mordu. Tellement fan qu’il croit être Mitsuo lui-même. Entouré de ses jouets, le petit garçon vit des aventures incroyables, coupé du monde réel. Le système scolaire n’arrive plus à suivre. Une nouvelle fois, ses parents sont invités à le placer dans un institut spécialisé. Emma, sa mère, refuse et s’enfuit avec lui. Elle est convaincue qu’en entrant dans son monde, elle pourra comprendre la psyché troublée de son fils et l’aider à aller mieux.
Il est difficile de ne pas sortir un peu bouleversé par la lecture du premier tome de ce diptyque tant elle déborde d’émotions. Jérôme Hamon (scénario) y déploie une histoire profondément intime, reflet de son propre vécu. Sacha est un garçon comme beaucoup d’autres, atteint de TDAH (trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité), un trouble du neurodéveloppement qui le conduit à ne pas entrer dans le moule de la société. Que les choses soient claires : le récit n’est ni larmoyant, ni un pamphlet. Mais il pose sur la table des questions cruciales quant à la prise en charge des enfants neuro-atypiques. À commencer par le manque de moyens et de formation du personnel de l’éducation nationale pour accompagner les familles. Dans cet album, les deux parents abordent le sujet de manière très différente. Malo, le père, se sent démuni et est tenté de faire confiance aux recommandations qu’on lui formule en plaçant Sacha au centre des Augustins. Mais Emma refuse de voir son fils immédiatement mis sous médicaments pour le tranquilliser. Elle cherche à explorer une autre voie, dans laquelle la compréhension de son fils serait la clé pour lui offrir une vie « normale ». Sans condamner de manière absolue le recours aux méthylphénidates, l’auteur pointe ainsi leur usage systématique et indifférencié alors qu’aujourd’hui, aux États-Unis, un enfant sur dix prend de la « Ritaline » quotidiennement.
Si ces sujets lourds sont au cœur de l’histoire, ils ne sauraient la résumer. Car le lecteur est également invité à se plonger dans l’univers de Mitsuo, à le voir tel que Sacha le vit. Gijé (dessin, couleurs) met en images l’espace infini, les monstres et batailles stellaires et crée de merveilleuses ambiances. Jouant de manière systématique sur la superposition entre réalité et fiction, le dessinateur alterne des pleines planches spectaculaires et des cases aux plans serrés, mettant en exergue les sentiments des personnages. Au détour d’un regard ou d’un sourire, la tendresse pointe le bout de son nez dans la rondeur du trait. À l’unisson, les deux auteurs parviennent à ne pas proposer un ouvrage triste. Au contraire, l’espoir et l’amour traversent chaque page et chacun des protagonistes. En cela, le livre est probablement accessible – comme le suggère la classification retenue par l’éditeur – dès 9 ou 10 ans. Le jeune bédéphile, accompagné dans sa lecture, pourrait parfaitement apprécier le voyage et s’éveiller à des problématiques auxquelles il est susceptible d’être confronté. De leur côté, les adultes peuvent savourer un joyeux retour dans l’enfance, cette période où l’imaginaire est foisonnant et palpitant et qui, avec le temps, s’estompe parfois.
Particulièrement convaincant, ce premier opus (sur deux prévus) de Mitsuo se conclut sur d’importantes révélations qui ne font que renforcer l’envie de découvrir la suite.
Dessin plutôt paresseux et stéréotypé dans les coins, les feuilles volent c'est beau c'est l'automne mais la couleur un brin m'as tu vu fait la blague .
Je suis aussi réservé sur le scenario qui brasse quand même pas mal de clichés sur le sujet qu'il traite. Les bonnes intentions ne font pas nécessairement les bons albums, surtout pas...
Mon grand coup de coeur de la rentrée.
Sacha a bientôt 8 ans. C'est un enfant qui est devenu complètement asocial. Il s'enferme dans son monde imaginaire inspiré d'un Manga appelé Mitsuo, un aventurier intergalactique. Ses parents sont désespérés car ils ne savent pas comment gérer, ni même communiquer avec lui simplement. Renvoyé de tous les établissements scolaires, sa mère refuse de le laisser dans un établissement spécialisé et s'enfuit avec lui. Pour communiquer avec Sacha, elle se décide à rentrer dans l'univers de son manga préféré. Pour comprendre, pour simplement retrouver des moments de tendresse avec lui.
Cette histoire particulièrement émouvante est merveilleusement racontée. Tous les personnages sont extrêmement attachants. On est totalement immergé. L'émotion se retrouve à chaque page. La révélation à la fin nous secoue particulièrement et on attend avec impatience la suite de ses aventures, cette fois, avec son père.
A lire absolument