A
u décès de ses parents, Jane se voit sans ressources puisque, dans son pays, une célibataire ne peut hériter. L'adolescente a depuis longtemps le béguin pour Peter. Prenant son courage à deux mains, elle lui demande de l'épouser. Une malchance ne venant jamais seule, ce dernier est attiré par une sirène. L'orpheline cherche sous les eaux : elle y trouve un allié, un homme-phoque, et des ennemies, des femmes-poisson.
Dans Jane face aux sirènes, Vera Brosgol (Le fantôme d'Anya, Un été d'enfer) poursuit son exploration de l'adolescence en proposant une fable sur le culte de la beauté et l'image corporelle. L'héroïne, plutôt boulotte, a un grand cœur. À l'opposé, les créatures mythiques apparaissent attirantes, mais superficielles et cruelles. Bref, il ne faut pas se fier aux apparences. La dynamique demeure manichéenne et la trame passablement simple. Cela dit, n'est-ce pas le propre des contes que d’offrir un message sommaire?
Les péripéties et les rebondissements se montrent nombreux, l'album a tout pour séduire un public de jeunes qui se plaira à découvrir une sympathique quête initiatique. La gamine, que tous jugeaient ordinaire, voire insignifiante, démontre une impressionnante détermination et fait preuve d'une exceptionnelle noblesse. Les jeunes lecteurs ne doivent surtout pas se laisser impressionner par l'imposante pagination de trois cent cinquante planches. En fait, le livre se lit en un peu plus d'une heure.
L'artiste illustre son projet à l’aide d’un dessin caricatural très rond. Les personnages, expressifs, présentent des bouilles engageantes. Les décors sont plaisants, particulièrement les fonds marins.
Un agréable récit d'aventures, nappé d'une réflexion sur l'estime de soi.
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