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ccusé du meurtre de la grande prêtresse Anasta CXV, Bug a été arrêté et jeté dans les geôles d’Hexapoda. Grâce à l’aide de sa codétenue Sagawa, la mante religieuse, il a finalement réussi à prendre la fuite. Sa tête est désormais mise à prix par Hermione Ire, qui vient de prendre le pouvoir. Cette dernière entend bien restaurer une vision dure et radicale de la foi en Noah, le Dieu suprême ! Embarqué sur un navire pirate, Bug prend le large à la recherche d’un trésor. Dans son dernier souffle, sa maîtresse lui a confié une information inestimable, le grand secret des coccinelles : l’existence du continent de plastok !
En 2023, Maud Michel et Nicolas Signarbieux (qui signait alors des débuts remarqués dans la bande dessinée) offraient aux lecteurs le premier tome de Plastok. L’univers déployé s’avérait prometteur. Avec cette suite, il était donc question de confirmer. C’est pleinement le cas. Parfait équilibre entre originalité dans l’idée de départ et classicisme dans le déroulé de l’histoire, Le marais des nuisibles est un second volet encore plus séduisant que le précédent, dans lequel le souffle épique est omniprésent. Dans leur périple, les personnages principaux font la rencontre de nouveaux protagonistes. Le bestiaire s’enrichit ainsi d’insectes inédits jusqu’alors mais aussi d’autres bestioles (au fait, vous n’avez pas peur des araignées ?). C’est une bonne occasion pour le dessinateur de montrer son talent pour mettre en scène ces petites bêtes, toutes aisément reconnaissables tout en ayant une gestuelle anthropomorphe. Les mouvements sont soignés et les décors plus riches, conduisant à l’impression générale d’une copie plus aboutie encore.
Parfaitement lisible par les bédéphiles en herbe, Plastok est aussi une aventure plaisante pour un lectorat plus confirmé. La série gagne également en intérêt à mesure que s’affirme la soif d’hégémonie d’Hermione. Des thèmes politiques sont ainsi abordés par ce prisme : la folie du pouvoir, l’obéissance aveugle, la lutte de classes (les pucerons étant considérés comme des êtres sans valeur) ou encore le poids de la religion dans le contrôle des esprits… À petites doses et sans gros sabots, ces questionnements sont en toile de fond de l’intrigue.
Après un deuxième opus de qualité, le dernier tome de la trilogie aura la lourde tâche de conclure de belle façon.
Lire la chronique du tome 1.
Un chouette second tome, qui part dans des directions inattendues, en introduisant par exemple plusieurs nouveaux personnages bien "badass" (j'adore l'abeille samouraï et encore plus la sorcière) et en faisant virer l'ambiance vers du western-spaghetti autant que vers de l'aventure pirate façon Disney ! L'univers décrit et les différents personnages sont toujours aussi originaux et le dessin fantaisiste et les couleurs acidulées collent parfaitement à l'ambiance et perso me plaisent beaucoup !
Hâte de lire le prochain tome pour savoir comment tout ça va se terminer !