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iméo ne veut plus retourner à l'école. Là-bas, tout l'effraie : les autres élèves, les professeurs, même la cantine et le trajet en car sont un supplice. Heureusement, sa mamie, avec qui il vit seul dans leur maison au bord de la forêt, lui propose une solution : un caillou. Mais pas n'importe quel caillou, non, celui de mamie est magique et grâce à lui, Timéo va rencontrer Noya, sa voisine, manouche. Ensemble, ils n'auront plus jamais peur...
À huit ans, sans ami, qu'est-ce qu'il y a de plus stressant que l'école ? Partant de ce constat, Joachim Hérrisé s'associe à Marion Bulot pour proposer une histoire pleine de poésie et de tendresse. Harcelé et esseulé, leur héros préférerait rester auprès de sa grand-mère malade plutôt que passer ses journées dans cet enfer. Et ce n'est pas sa voisine, dont les frères ne comprennent pas l'envie d'étudier, qui va le convaincre d'y retourner. Elle aussi est mal vue par les autres enfants qui ne l'acceptent pas. Ensemble, ils essaient de faire front et de s'en sortir.
Les auteurs offrent ainsi un regard multiple sur l'exclusion ; que ce soit à travers Timéo, qui ne trouve pas sa place ni dans la cours ni en classe ,ou par le biais de Noya qui est exclue du fait de ses origines. Dans les deux cas, le résultat est identique. Moquerie, mise au ban et mal-être sont le quotidien des deux enfants. Mais les auteurs vont plus loin. Grâce à une touche de fantastique, qui ravira les fans de Bill Murray et du Jour de la marmotte, ils explorent différentes manières de faire face à ces problèmes. Pour exister aux yeux des autres, est-il nécessaire de faire des bêtises et devenir le pitre de service ou le méchant ? Ou au contraire, vaut-il mieux se rapprocher de ses semblables et des gens qui nous entourent, les comprendre et donc ne plus les craindre ?
Le point fort du scénario de Joachim Hérissé réside justement dans ces réponses différentes. Au lieu d'incriminer les autres, il montre qu'avec de l'écoute, de l'empathie, un peu de solidarité aussi, il devient plus facile de communiquer et que la peur, même si elle demeure, se maitrise et s'estompe. Ce message et cette morale sont magnifiés par les aquarelles de Marion Bulot. Son dessin confère une réelle poésie à ses planches et sa mise en scène rend la lecture très fluide. Le choix graphique pour représenter l'évolution des angoisses de Timéo par rapport à ceux qu'il croise, est quant à lui très à propos. Enfin, l'importance de la relation du héros et de sa grand-mère est aussi bien trouvée, elle permet de rappeler à quel point s'appuyer sur les anciens est nécessaire pour s'épanouir.
Avec ce premier album touchant et maîtrisé, Marion Bulot et Joachim Hérissé réussissent leur entrée dans le monde de la bande dessinée. De plus, en cette période de rentrée scolaire, Le Caillou est aussi une bonne idée de lecture à proposer aux plus jeunes pour les accompagner, éteindre leurs peurs et les aider à s'ouvrir aux autres
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