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Le Manifeste du Surréalisme fête ses cent ans en 2024. Accompagnant l’inévitable exposition jubilaire présentée au Centre Poumpoumpidou, Damien MacDonald et Denoël Graphics publient Le Rayon Invisible. Mi-hommage, mi-didactique et mirifique, l’album retrace, sous le couvert d’échanges sublimés entre une exégète et un productueur de cinéma, les fondements du célèbre mouvement, ainsi que ceux de son Leader Maximo, André Breton. C’est fou, non ?

Né des cendres de la Première Guerre mondiale, le Surréalisme fait partie de ces propositions artistiques radicales qui cherchaient autant oublier ce passé récent et douloureux que se projeter vers l’avenir sur des nouvelles bases. Marx voulait libérer les masses, Freud l’inconscient et Dada les arts, le Surréalisme fera mieux et combinera les luttes. Évidemment, composé d’esprits libres et frondeurs, le mouvement peinera rapidement à maintenir un semblant d’unité. Il ne perdurera que grâce à la poigne de son créateur, tout en perdant de sa superbe au fil des ans.

Partant du constat que Breton n’est plus guère lu et que le Surréalisme est devenu une sorte de slogan vide de sens, MacDonald remet les pendules à l’heure. Flamelle, son héroïne, connaît sur le bout des doigts les œuvres de l’auteur de Nadja. Elle tente de convaincre un cinéaste de monter un film à ce sujet. Ce dernier serait intéressé, mais il se demande qui ça pourrait intéresser ces vieilles histoires. L’époque a changé, les sensibilités aussi et la réputation de cet homme de lettre est entouré d'une aura potentiellement toxique. La jeune femme débute alors un véritable exposé démontrant la modernité de son écrivain préféré et la pertinence toujours actuelle de ses idées. Féminisme, anticolonialisme, socialisme, Breton n’était peut-être pas un saint, mais ses préoccupations le plaçaient clairement dans le camp des progressistes et de l’égalité pour toutes et tous.

Après une première partie plus explicative, l’ouvrage prend une direction fantastique alors que Flamelle dégaine un laser vert et se met à jouer le scénario qu’elle a imaginé sous les yeux d'un interlocuteur de plus en plus décontenancé. Des artistes du passé, porteurs des germes du Surréalisme, surgissent, soliloquent et lancent des ponts entre des concepts apparemment dissonants : la perception et les sens se libèrent. En un mot, tout devient possible.

Afin de nourrir et dynamiser cette discussion, le dessinateur a littéralement truffé ses pages d’illustrations de son cru. Celles-ci reprennent des éléments iconographiques devenus des classiques (prouvant là, si c'était nécessaire, l’influence gigantesque qu’a eu le Surréalisme sur notre façon de voir le monde) et les pousse jusqu’au XXIe siècle. Ce procédé, réalisé avec talent et ce qu’il faut d’espièglerie s’avère très efficace. Il rappellera certainement de bons souvenirs aux amateurs de Paul Kirchner, un autre fervent utilisateur de ce type de détournements fantasmatiques.

Dense, foisonnant et rempli d’érudition, Le Rayon Invisible n’est pas une lecture légère ou facile. Même en ayant pris le soin et le temps de potasser et d’intégrer le trombinoscope des pages de garde et les douze arcanes du dossier clôturant le livre, son «étude» demande une attention et une curiosité de tous les instants. Ces efforts sont néanmoins récompensés par un condensé formidable résumant la nature intrinsèque du Surréalisme. Oui, c’est vraiment fou.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Le rayon invisible

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