H
arry Dickson à la rescousse ! M. Hamilton de Rose-Grange, le distingué philanthrope millionnaire bien connu de toutes et tous est tourmenté nuit après nuit par des cauchemars insupportables. Malheureusement, pour le pauvre homme, ce n’est pas le genre d’affaire qui concerne directement Scotland Yard. Cependant, vue la qualité de la victime, le superintendant Goodfield le met en relation avec le célèbre Sherlock Holmes américain. Intrigué par cette agression d’une tournure si désarçonnante, celui-ci décide d’y voir plus clair et prend les choses en main. Sus à l’étrange et au crime !
Entrer dans l’univers d’Harry Dickson, c’est pénétrer un monde où les manoirs sont dotés de passages secrets, les mallettes de doubles fonds et les criminels d’autant de panache que de mégalomanie. Il faut aussi accepter que le héros soit plus futé que toutes les polices de l’Empire britannique réunies et que bien mal acquis ne profite jamais. Ajoutez-y une atmosphère anglophile héritée de l’ère victorienne et un penchant certain pour un fantastique fait de stuc et de papier mâché et vous pourrez vraiment profiter de ces aventures imaginées originellement par un maître du genre, Jean Ray.
Faisant suite à Mysteras, La cour de l’épouvante rassemble divers éléments classiques de la saga. Turpitudes incompréhensibles aux frontières du réel, secte d’adorateurs de Kali et méchant revanchard, l’ensemble n’est évidemment qu’un gigantesque jeu de miroir que seule la perspicacité du protagoniste principal pourra dénouer et déjouer. Sur une base imaginée par Jean Ray, Doug Headline et Luana Vergari mettent en scène un récit tendu, rempli de rebondissements et de facilités propres à l’esprit du titre. Aux pinceaux, Onoforia Catacchio lorgne vers une ligne claire - Edgar P. Jacobs n’est jamais loin - assez dynamique (oui, c’est possible) et globalement très bien tenue. Le tout est enveloppé par des couleurs astucieusement posées. Sans surcharger ni étouffer les planches, Hiroyuki Ooshima réussit parfaitement à renforcer tant les zones d’ombre que les moments de bravoure.
Respect de l’ambiance et des attentes de ce type d’histoire, ainsi que des canons esthétiques qui lui sont habituellement rattachés, La cour de l’épouvante offre une relecture agréable d’un univers passablement suranné, mais ô combien réconfortant.
Poster un avis sur cet album