L
a légende est fausse. Pandore n'a pas ouvert la boîte de son époux, Épiméthée. Au lieu de cela, elle y a veillé et créé un ordre pour que cette surveillance se perpétue. C'est Clori, fraîchement intronisée prêtresse du culte de son illustre aînée, qui a fauté et est ainsi devenue la responsable de tous les maux... La jeune femme, en colère en découvrant le but mercantile de son ordre, va, par maladresse, ouvrir l'amphore qui va répandre sur la Terre les pires fléaux. Aidée par son amie Galatée, Clori va tout mettre en œuvre pour réparer son erreur.
Fabio Pia Mancini s'empare donc du mythe de Pandore pour en livrer une version moderne, personnelle et bourrée d'humour. Si l'ouverture de la boîte - une jarre en fait - est toujours le point de départ de l'histoire, l'auteur italien s'en émancipe quelque peu pour narrer le parcours d'une héroïne qui n'a pas peur de bousculer les convenances. Découpée en neuf chapitres (ayant pour titres des synonymes de vases grecques antiques) auxquels sont associés des nuanciers pastels ou de tons plus vifs, sa trame joue des croyances pour tordre le cou à la misogynie de l'histoire dont elle s'inspire.
Si les quelques cent-quatre-vingts-quatre planches offrent des instants de franches rigolades en mêlant mœurs de l'Antiquité et clins d’œil contemporains, elles donnent surtout l'occasion de découvrir le talent graphique de l’artiste italien. Constant tout au long du récit, il propose de nombreuses superbes planches grâce à son trait maitrisé et très expressif. Rythmée et copieuse, son intrigue se révèle et la lecture s'effectue d'une traite.
Onirique, drôle, L'héritière de Pandore propose un voyage agréable affirmé par un graphisme maitrisé. Une première œuvre qui ne manquera pas d'attirer les regards.
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