T
ohar, trentenaire israélienne, fille de rabbin, partage ses questionnements via différents thèmes liés à la vie quotidienne. Son ami, Gai, l’invite chez lui pour lui offrir un espace de bienveillance. Il lui propose de s’enregistrer sur son téléphone et de se libérer de toutes les pensées qui lui viennent à l’esprit. Avec pour interrogations centrales : « Qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux ? ».
Dans ce deuxième volet des Chroniques de Tel-Aviv (après Les filles sages vont en enfer), l'auteure aborde des thèmes universels. Elle y décrit ses journées, son travail, sa relation avec son mari, sa famille, la pandémie du covid qui a engendré un déficit de liens humains, son rapport à la religion ou encore son choix de la laïcité. Le tout est rythmé par sa quête de sens. Tohar se livre à cœur ouvert sur ses difficultés à accepter son corps sous une pression sociale qui lui impose des normes inatteignables et la conduit vers une auto-dévalorisation. Elle évoque aussi ses difficultés à trouver sa place dans une société de l’ultra-consommation, dans laquelle les nouvelles technologies envahissent tous les aspects du quotidien et génèrent une course aux likes, sorte de validation extérieure par des inconnus. L’auteure s’attaque également à des sujets encore tabous, comme les menstruations et les conséquences sur sa vie, ainsi que la dépression, une maladie invisible donc encore trop peu perçue comme telle. En traitant par ailleurs de la maternité et des multiples interrogations de l'héroïne à ce sujet, l’ouvrage dépeint les émotions qui la traversent, entre envie et angoisse. Dans ce tourbillon de réflexions, l’importance de sa relation avec son partenaire, véritable pilier, est retranscrite de manière touchante.
Contrairement à un premier volet dont la fluidité constituait un atout, la lecture de ce deuxième tome peut sembler alourdie par son découpage et le nombre de sujets abordés. Néanmoins, Tohar Sherman-Friedman livre une véritable œuvre d’introspection, qui, même si elle n’apporte pas de réponses – car ce n’est pas l’objectif ici – fait comprendre au lecteur qu’il n’est pas seul dans cette quête de reconnexion à soi-même. Mon âme vagabonde est, au fond, représentatif des doutes d’une génération désenchantée.
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