A
lerte ! Les ours attaquent !
Ce soir-là, sur la petite île d’Ethyrna, les troupes d’Arnor, emmenées par le capitaine Fharok, ont débarqué. Le combat fut de courte durée sur ce caillou au large d’Angleon. Car les félins qui occupent les lieux ont rapidement dû constater leur infériorité et se résoudre à voir le bastion aux mains de l’ennemi. Les envahisseurs, venus pour ravitailler leur armée, se transforment rapidement en occupants auxquels Ebelio, qui dirigeait jusqu’alors, accepte de se soumettre. Mais tous les Ethyrniens ne partagent pas cette approche. Un groupe, structuré par Lycius, décide de résister. Dans leurs rangs figure celui qui a réussi, lors de la bataille, à abattre l’un des ours : le maître d’armes Demeus Lor.
Dès son annonce, le projet Les 5 Terres avait affiché son ambition en prévoyant cinq cycles de six volumes chacun. Soucieux de donner une certaine visibilité aux bédéphiles désireux de savoir dans quoi ils se lançaient, les auteurs annonçaient de fait trente tomes. Pas plus, pas moins. Il est, par conséquent, permis de considérer cet album comme une entorse à la promesse d’origine. Certes. Mais cet écart est vite pardonné au regard de la qualité du récit proposé par l’équipe créative. Surtout, ce spin-off – comme il convient de l’appeler – n’est aucunement indispensable pour appréhender entièrement la série principale. Il constitue bien une histoire indépendante et complète. Chacun·e demeure ainsi libre de la découvrir ou non, sans risquer de passer à côté d’éléments essentiels de compréhension de l’ensemble.
Alors, qui ? Quel personnage, suffisamment iconique, pouvait offrir un terrain de jeu pour développer une intrigue à part entière ? Emblématique de la série, This l’est assurément. Arrivant à Angleon, l’ocelot est au cœur de la toute première scène d’ouverture. Six volumes plus tard, son départ de la cité clôt le premier cycle. Suffisamment en vue pour être attachant mais ayant conservé une part d’ombre, il faisait donc une « victime » idéale.
Le scénario aborde de manière frontale la thématique de l’occupation, et de son corollaire – pas aussi naturel qu’il y paraît – qu’est la résistance. Il malmène les habitants de cet îlot qui, bien qu’ayant accepté de payer des taxes à la capitale, se sont toujours opposés à tout joug extérieur. Avec l’arrivée de la guerre sur leur territoire, les différents personnages sont confrontés à de lourds dilemmes : la liberté peut-elle véritablement être plus importante que la capacité à rester en vie ? Deux camps s’affrontent tandis que les alliances et allégeances fluctuent. Touchant à un registre nouveau, le récit reste donc dans la pure veine de la saga, marqué par de multiples rebondissements et un sens aiguisé du drame.
Pour assurer la partie graphique, il n’était pas question de faire appel à Jérôme Lereculey, déjà bien occupé par son travail sur le troisième cycle (qui sera centré sur Arnor). Le choix s’est donc porté sur Sylvain Guinebaud, avec lequel David Chauvel (l’un des trois co-scénaristes) avait récemment réalisé l’agréable série Robilar ou le Maistre Chat, parue entre 2020 et 2021. Le dessinateur a parfaitement réussi à s’approprier les codes graphiques de la série et à saisir ce qui fait sa réussite, tout en y apportant une certaine rondeur. Sylvain Guinebaud est parvenu à mettre sa patte propre, notamment dans le regard des différents intervenants mais aussi, par exemple, pour donner au personnage-titre un physique plus mature. Il a également su se saisir des protagonistes inédits, à l’image du renard Jill au faciès malicieux, pour s’exprimer pleinement. Le résultat est épuré, élégant, et sublimé par des couleurs toujours aussi efficaces signées par l’artiste grec Dimitris Martinos.
One shot abouti et plaisant, Demeus Lor offre un prolongement intéressant à un univers déjà très vaste. Il dispose de tous les atouts pour ravir les nombreux fans de cette ambitieuse fresque déployée à travers cinq continents.
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Je n’avais pas suffisamment porté attention à ce spin-off. Je n’en avais pas vu l’intérêt au milieu d’une série déjà très aboutie, que je collectionne depuis le début et que j’adore… jusqu’au lancement du 3ème cycle.
A ma grande surprise « Rester vivants » m’avait un peu déçu, notamment parce qu’il part comme un bourrin en pleine action, sans introduction au monde des Ours. Mais tous les avis étant dithyrambiques, je me suis dit que j’avais dû louper quelque chose quelque part ! Et en effet, c’est peut-être parce que je n’avais pas lu « Demeus Lor », tout simplement. C’est lui qui amorce véritablement le cycle d’Arnor et non « Rester vivants ». Il apporte de nombreux éléments sur les ursidés, et ce faisant, enrichit et fluidifie Les 5 Terres dans son ensemble.
« Demeus Lor » est un bon album. L’histoire se tient, c’est rythmé, bien construit, bien dessiné, riche en bons personnages et en rebondissements.
Bref, la lecture de ce hors-série est vivement recommandée pour une meilleure tenue de la série tout entière. Je vais donc réévaluer à la hausse ma notation de « Rester vivants ».
Finalement dans mon desir de voir a nouveau s'affronter felins et ursides, j'ai cede aux sirenes d'Etyrna et je ne regrette pas mon achat.
Le dessin est legerement moins bon que celui du maestro stakhanoviste Lereculey mais, attention, sans demeriter. La trame a malheureusement un air de deja vu sous d'autres supports ( livres, films...) explorant la difficultee de definir les termes de "collabos" et de "resistants" termes parfois memes aleatoires en fonction de changement de rapport de force.
Par contre je pense avoir lu cet album au moment parfait dans l'enchevetrement du tout-global, c'est a dire suite au numero 13 car "Demeus Lor" peut se situer chronologiquement apres les propos de rinzem dans la cinquieme case de la page 30 de "rester vivants". Il y a aussi de bien belles scenes de batailles et de duel a l'epee, mais le vrai point fort est que comme souvent a la lecture des 5T les auteurs parviennent a developper chez le lecteur une empathie envers ces personnages de papier. J'ai envie de revoir Demeus Lor, Lycius...Par ailleurs que dire du personnage du goupil, extraordinairement charismatique! Savoir faire vivre des animaux doues de parole, voila le talent de Lewelyn, et qui me fait dire que ce premier spin-off est, tous comptes faits, un bon album.
Un album qui sert de transition entre le cycle 2 et le cycle 3.
Une première rencontre avec les terribles guerriers ours.
J'ai apprécié ce tome qui a son utilité dans l'ensemble de la série.
Un spin Off pour nous faire patienter en attendant le troisième cycle des 5 Terres... La qualité est là, bien qu'elle soit légèrement un ton en dessous en ce qui concerne la qualité des dessins. Le scénario, forcément moins élaboré que sur un cycle de 6 albums, est bien mené, bien que sans grande originalité... au final, un ouvrage intéressant mais pas indispensable.
Voici le tout premier hors-série qui constitue également le spin-off d'un des personnages emblématiques des 5 terres. Il sort juste avant la parution du troisième cycle qui commencera bientôt et qu'on attend avec impatience.
Bon, à vrai dire, c'est la jaquette qui nous présente les choses ainsi. Pour le peu que je me rappelle, Demeus Lors alias Thys était le courageux petit garde royal du premier cycle. Il a eu son rôle à jouer mais ce n'était sans doute pas le personnage le plus emblématique.
Il s'agit sans doute pour les auteurs de donner plus de consistance à la saga originelle. Ils cèdent ainsi à la mode des spin-off qui pullulent actuellement sur le marché de la BD et qui concerne seulement les séries à succès. C'est vrai qu'au départ, je voulais faire l'impasse mais je suis un grand fan de cette série hors-norme. Oui, j'ai succombé, est-ce si grave ?
J'ai adoré ce récit qui s'inscrit comme un one-shot sur fond de guerre entre les ours d'Arnor et les félins d'Angléon la capitale des 5 terres. L'action se situe sur une île vassale d'Angléon qui est envahit par les ours. Les habitants vont devoir cohabiter avec l'ennemi ou mourir.
Encore une fois avec cette série on se rend compte que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être. J'aime bien ce parti pris de ne pas sombrer dans le manichéisme qui est le lot de beaucoup trop de séries. Et puis, il y a tout ces rebondissements de situation qui font le sel de cette saga qui réserve bien des surprises. On a des personnages qui ont vraiment de l'épaisseur grâce à leurs faiblesses, doutes et questionnements. J'adore réellement !
Le thème principal est celui de la résistance : mourir debout plutôt que vivre à genoux. Que se passe t'il quand un pays est envahit ? La France a connu le même sort en 1940. Bref, c'est une problématique qui raisonne encore. En l'espèce, le dénouement final est absolument remarquable. Une mention spéciale pour le personnage de Lycius.
J'avais quelques craintes sur la qualité graphique sans Lereculey dans l'équipe mais elle est assurée car c'est vraiment dans la continuité de ce qu'on connaît déjà. Et comme dit, je suis l'un des premiers conquis par ce dessin résolument moderne qui me convient parfaitement. Les planches sont de toute beauté !
Une très belle lecture où le fond et la forme sont d'une rare qualité. Je n'ai d'ailleurs aucun souci pour ma notation. Probablement la série que je préfère pour le moment...
Le très attendu spin off Demeus Lor s’avère très décevant. Si le scénario et l'écriture sont à la hauteur de la qualité des précédents ouvrages, malheureusement le dessin ne l’est pas, loin de là. Les expressions des personnages sont beaucoup moins fines, moins vivantes et manquent de justesse, de même que les gestes et les attitudes, souvent brouillonnes, le trait manque de soin, allant parfois jusqu’à être malhabile et raide, et les détails des paysages, architectures et costumes sont moins élaborés. J’espère que pour la troisième saison de la série, Lereculey sera de nouveau dans l'équipe, ou bien, si les circonstances l’exigent, qu’un dessinateur du même niveau pourra prendre la relève.
Sachant qu'il reste dix-huit albums des 5 TERRES à produire, était-il vraiment nécessaire de réaliser un album parallèle se situant dans l'univers de cette excellente série ? A la lecture de ce premier (car il y en aura sûrement d'autres ...) spin-off, la réponse est clairement "non".
Si la qualité des dessins reste remarquable (même s'ils n'atteignent pas le niveau de ceux de Lereculey, réellement exceptionnels) et me convient parfaitement, il faut avouer que le scénario pêche sur de nombreux points. Entre des dialogues répétitifs (pendant la moitié de l'album, les personnages s'interrogent pour savoir s'il vaut mieux collaborer ou résister), une intrigue peu complexe (à ce titre, on est loin de la qualité des scénarios des tomes de la série-mère) et un personnage central mollasson dont on ne parvient pas à s'attacher (mais où est passer le valeureux Demeus Lor du premier cycle ?), difficile d'être vraiment transporté par la lecture. Le seul intérêt que je vois à cet album, c'est qu'il nourrira certainement (du moins je l'espère) les autres tomes des futurs cycles de la série-mère, donnant encore plus de complexité à celle-ci.
En soit, ça se lit, ça reste de la bonne fantasy. Mais rien à voir avec la qualité de la série-mère.
BD pré-commandée à 17 euros...
C’est un produit dérivé du premier cycle des 5 Terres, Angleon, avec l’un de ses félins emblématiques, Demeus Lor.
On comprend rapidement que le spin-off se situe chronologiquement à la fin du cycle 2, après l’attaque des Ours, puisqu’ils envahissent l’île où réside Demeus. Ce dernier devra alors choisir entre collaborer avec l’ennemi ou entrer en résistance...
Le scénario, tourné sur une occupation allogène, aurait pu être particulièrement profond, soulevant certains problèmes : rencontres ou tiraillements entre la morale et les défis de subsistance, individualismes ou logiques de groupe, violence ou tolérance, tyrannie ou justice, politique du moindre mal, collabos, résistants ou ceux qui s’en soucient comme d’une guigne...
Or, si on sent une volonté d’amener de la nuance, l’histoire est traitée de manière trop superficielle, sans grande énergie, les dialogues en soulignant même la faiblesse... Quelques exemples : dans le contexte des guerres en Ukraine et en Palestine, ou de la sortie d’albums brillants sur la Résistance, qui pourrait croire à un gouverneur ours surnommé « Fharok le naïf » ou à une cachette « qu’un enfant de quatre ans aurait pu deviner ». Est-ce un gag ?
Dans tous les cas, je n’ai pas eu ce sentiment d’immersion propre au travail de l’équipe de Lewelyn, avec ses intrigues et ses histoires filées. C’est comme s’ils s’étaient débarrassés, avaient expédié le sujet Demeus Lor, album trop court et isolé... J’espère pouvoir tourner la page avec le prochain cycle.
Car, cet album avait des atouts : le character design de Poli, tout comme les couleurs de Martinos ou les dessins, le découpage, la composition de Guinebaud, rendant une copie presque conforme du style de la série mère, même si on lui préférera Lereculey.
J’avais craqué pour le tirage limité, avec le cahier graphique. Pur marketing...
...J’ai compris mon erreur.