1454. L’empire aztèque est ébranlé par une série de meurtres de jeunes filles. L’enquête a été confiée à Serpent, un fonctionnaire de Tenochtitlan. Cozatl, l’un des prêtres éminents de l’ordre de Tlaloc, s'apercevant que certains indices pointaient vers sa congrégation, s’est empressé de faire appel à son ami d’enfance Œil-Lance afin de mener sa propre investigation. Dans le deuxième acte du Serpent et la Lance, Maison vide, une rescapée a bien été retrouvée mais, tétanisée, elle reste incapable de révéler le moindre indice. En apprenant qu'Œil-Lance enquête en parallèle, Serpent est devenu fou de rage. Toutefois, il regarde, finalement, cette concurrence d’un œil différent lorsqu’il découvre que sa nièce, Deux-Fleurs, a été enlevée…
Avant d’entamer le troisième opus de la série intitulé Cinq-fleurs, le lecteur est donc au comble de la frustration. Pour ce nouveau tome, Hub choisit d’installer une collaboration inattendue entre ses personnages. Forcés par les événements, les deux héros se lancent ensemble sur les traces du tueur mystérieux. Le temps commence à manquer pour ces ennemis de longue date, une quarantaine de momies ayant déjà été retrouvées éparpillées dans toute la cité.
Cette coopération étonnante entre les deux protagonistes confirme que les pactes de fidélité n’induisent pas toujours de véritables relations de confiance. Elle laisse également - enfin - entrevoir le visage du tueur. L’auteur dissipe progressivement le flou qui entoure les meurtres et remonte pas à pas à leur origine tout en continuant à explorer le passé d’Œil-Lance. Ce retour dans l’enfance sert parfaitement l’intrigue, notamment en développant de nombreux personnages. La vieille Tchitchica, avec ses mixtures étranges - toujours à fumer la pipe - qui permettent au personnage principal de se plonger dans ses souvenirs, tend à rappeler le moine Noshin (porté sur la boisson) de la série Okko, du même auteur. Ce troisième tome éclaire aussi le lecteur sur le passé de Cozatl, de Maitre-Montagne ainsi que d’Acacitli… et sur la subtilité de leur relation avec Œil-Lance.
L’histoire accorde par ailleurs une place prépondérante au fascinant Serpent, jusqu’alors présenté comme un homme possessif, rempli de rancœur et d'amertume, colérique, voire à la limite du sadisme. Dans ce volet, humanisé, il dévoile une facette inattendue: capable de mettre de côté de vieilles animosités pour sauver un être cher. L’auteur livre ici un récit haletant, dense, intelligent, parfaitement ciselé, attaché à maintenir un équilibre entre révélations et nouvelles interrogations.
Cette atmosphère envoûtante est renforcée par une grande maîtrise graphique, en particulier au service de la finesse des décors qui plongent dans un monde aztèque peu exploité dans la bande dessinée. Hub impressionne par son trait soigné, le découpage, la précision de son dessin, comme en témoignent les détails allant des ornements à la personnalisation du plus petit bijou. Cet univers, porté par de magnifiques couleurs, donne l’impression de déambuler entre les étals, à humer les effluves du marché de Tenochtitlan.
Rares sont les auteurs du neuvième art à savoir immerger les lecteurs dans leur création. Avec ce troisième tome du Serpent et la Lance, Hub démontre, encore une fois, sa maîtrise du genre policier tandis que, graphiquement, il se révèle à la fois architecte hors pair pour ériger des temples imposants et orfèvre pour offrir un joyau supplémentaire à la bande dessinée.
C'est excellent, nous sommes pris par la narration et les intrigues.
Le seul défaut est qu'il faut attendre le prochain tome pour connaître la suite...
Œil-Lance et Serpent finissent, bon gré mal gré, par collaborer ensemble sur les mystérieuses momies qui s'accumulent de part et d'autre du royaume aztèque. Coup de bluff, meurtres, manipulation, magouilles politiciennes seront au menu de ce nouvel opus qui fait encore office de transition.
Le dessin fourmille de détails et reste de très haute volée. Le chapitrage et le vocabulaire d'époque nous immergent davantage dans cette civilisation disparue, doublé par un jeu chromatique diversifié.
Le dernier tiers se lit sans à toute vitesse puisque le tueur est physiquement introduit dans l'histoire et la tentative pour sa capture est palpitante et pleine de rebondissements.
J'attends le dernier album, qui je l'espère, parviendra à clôturer avec panache cette superbe série de bande-dessinées.
Cet album ne se lit pas, il se devore.
Les dessins sont impeccables, le scénario et le sequencage digne des meilleurs thriller sont très accrocheurs.
On est tellement pris dans l'intrigue, que les dernières pages se lisent avec une vitesse crescendo tellement la tension monte et tant on attend la conclusion. Conclusion qui, évidemment, nous laisse en pleine frustration et nous donne envie d'une seule chose : avoir accès à la suite le plus vite possible !
Bref, on ne lâche pas la bd avant la dernière page.
Encore une réussite totale.
Ce 3ème chapitre est encore meilleur que les précédents !
Le lecteur, à présent familiarisé avec l’environnement, l’intrigue et les personnages, profite pleinement d’un récit aussi riche que prenant. Je l’ai lu d’une traite, complètement absorbé par l'atmosphère qui s'en dégage. C’est addictif et particulièrement bien réalisé.
Il manquerait peut-être juste une pointe d’ironie, de décalage, comme le bonze Noshin dans « Okko », qui contrebalançait merveilleusement l’austérité des autres protagonistes.
Avec « Le serpent et la Lance » Hub est incontestablement en train de réaliser une série de premier plan. Bravo !
Hub nous livre encore un ouvrage de très belle facture ! Un dessin précis, une coloration superbe, en particulier en ce qui concerne les scènes urbaines. La complexité de l'intrigue nécessite une relecture des deux premiers volumes mais le jeu en vaut la chandelle. Vivement la suite ! Il faudra sans doute être patient mais c'est le prix à payer pour avoir une BD de qualité (et non une série banale qui feuilletonne sans originalité)
Toujours aussi excellent, dans ce tome, l'enquête avance et paradoxalement, comme dans tout bon polar, le mystère s'épaissit. Les motivations de certains des personnages s'étoffent et la fin laisse présager d'une suite exaltante. La réalisation dans son ensemble est toujours aussi impeccable.
Unn ou deux petits couacs, mais bon à ce niveau on est dans le chipotage.
Bref en dehors de ces détails que du très très très bon, hâte de lire la suite.
On repart dans ce troisième tome pour suivre le destin de trois garçons de castes sociales différentes dans l'Empire aztèque juste avant la conquête des Espagnols.
On suit surtout une enquête assez minutieuse afin de découvrir l'auteur de meurtres de masse de cadavres momifiés de jeunes femmes éparpillées un peu partout sur le territoire aztèque.
On va suivre surtout pour la première fois la collaboration dans cette enquête passionnante de la lance et du serpent, les deux ennemis jurés. Il ne s'agit pas de régler les comptes du passé mais de sauver des vies face à un implacable tueur qui ne fait pas de quartier depuis bien des années. Il semble en effet qu'il y ait un lien manifeste avec des événements du passé vécus par nos protagonistes alors qu'ils étudiaient dans une école.
J'ai beaucoup la profondeur psychologique des principaux protagonistes qui est bien travaillé pour se rendre compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Il va y avoir un inversement de nos sentiments pour les personnages qu'on croyait acquis à la bonne cause.
Le dessin de Hub fait toujours merveille avec son trait fin et détaillé pour dépeindre un univers qui nous est plutôt inconnu. En effet, le monde aztèque est d'une richesse que je ne pensais pas. On regrette que près de 70 années après ces faits, cette civilisation sera détruite et anéantie complètement par les espagnols conquistadors afin de piller les richesses.
Evidemment, on pourrait penser à un tome de transition car il ne se passera pas grand chose qu'une tentative avortée d'arrêter le coupable. Pour autant, c'est tellement bien réalisé qu'on apprécie chaque moment, chaque image à sa juste valeur.
C'est l'une des rares séries actuelles que j'achète encore car l'auteur Hub m'a laissé un souvenir impérissable avec sa série Okko sur un Japon médiéval fantasmé. Bref, ce n'est que du bonheur dans la qualité produite.