Et ils eurent beaucoup d’enfants… Oui, certes, les contes finissent souvent sur ces mots remplis d’amour et mettant certainement en joie les démographes. Mais après ? Que se passe-t-il une fois que les projecteurs se sont éteints ? Y a-t-il d’autres aventures ? Des dragons à combattre ou des sorcières à chasser ? Oui, pas le choix, il faut retourner au charbon. Pas facile de changer de parcours de vie quand sa seule formation est un CAP de Prince charmant. Attention à ne pas oublier le reste de la vie quotidienne ! Les gamins à torcher, les fuites à réparer et ces factures qui s’accumulent à chaque fin de mois.
Détournement, décalage et humour bon enfant (et pas mal pipi-caca), Mab revisite les fables (au sens large) et les assaisonne façon Fluide ; faites gaffe aux éclaboussures. Au XXIe siècle, les princesses se sont émancipées et le régime 100 % viande de l’Ogre ne passe plus. Même Peter Pan, l’adulescent éternel, a de la peine à rester à la page, c’est vous dire. Amusant par moments, assez convenu à d’autres, l’album se laisse lire sans réel déplaisir, mais sans réelle surprise non plus. Les effets et les situations s’avèrent passablement convenues et/ou déjà lues ailleurs. Mab est encore en rodage et son travail nécessite quelques ajustements ici ou là (au niveau des chutes, par exemple). Cela dit, le trait très cartoon et un sens du rythme certain se montrent déjà très au point et rendent la lecture aisée et dynamique.
Revisiter les anciens, y compris pour les égratigner, demeure une des portes d’entrée classique dans la carrière et ça, depuis la nuit des temps. Avec Et ils eurent beaucoup d’emmerdes !, Mab respecte donc la tradition. Un peu plus de folie et d’originalité dans le traitement et l’examen aurait été passé haut la main. Pas de soucis cependant, ça sera assurément pour la prochaine fois.
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