L
e village de Taru vit dans la peur. D'énormes animaux, les "rois de la forêt", semblent le prendre pour cible. Ils surgissent sans prévenir et, pris d'une frénésie sauvage, ils causent des dégâts impressionnants avant de disparaître. Pour les habitants, un fier peuple de chasseurs, la seule solution possible ne peut revêtir d'autre forme que celle d'un combat à mort entre ces monstres et eux. La jeune fille est d'un tout autre avis. Naïve et ingénieuse, elle est persuadée qu'une autre voie est possible. En cela, elle est confortée par la présence d'Hana, une jeune humaine capturée près du village et au passé mystérieux. Décidée à suivre son intuition, elle tourne le dos à sa mère et à ses traditions pour essayer d'aider les siens, mais à sa manière.
Taru et Hana s'inscrit dans une tradition du récit initiatique, teinté d'écologie et d'humanisme. Si le thème est connu, les auteurs, qui signent ici leur premier album, y apportent une fraicheur bienvenue. Le scénario n'a aucunement l'ambition de révolutionner le genre. Il se concentre sur l'essentiel : un duo d'héroïnes attachantes, un univers cohérent, du rythme, un mystère et une approche positive qui met l'accent sur la bienveillance, l'écoute et le respect. Le dessin, de son côté, donne vie à un environnement chatoyant et coloré. Les planches sont dynamiques, malgré quelques scènes d'action qui manquent parfois de lisibilité.
Il n'y a finalement pas grand chose à dire à propos de La folie de la forêt, si ce n'est qu'elle offre un joli moment de lecture, divertissant, sincère et optimiste. La conclusion laisse d'ailleurs augurer d'une suite et force est de constater que ce monde imaginé par Léo Schilling et Motteux est suffisamment riche et intéressant pour se prêter à d'autres explorations. Ce coup d'essai ne demande qu'à être transformé.
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