Éléonore a disparu dans des eaux sans nom où Laurel s’enfonce à son tour. Désire-t-il la rejoindre ou part-il à sa recherche ? Peu importe en fait, car l’essentiel, maintenant, est de savoir si Éléonore a échoué, elle aussi, en cette ville étrange…
Faute d’avoir pu le faire hier sur la pellicule, Pascal Chind et Benjamin Legrand optent aujourd’hui pour les planches de Vincenzo Balzano afin de donner naissance à Bunkerville. Ce qui aurait dû être un film, est désormais une bande dessinée, nouvelle passerelle entre deux Arts qui ne cessent de dialoguer.
Récit désarçonnant que celui-ci, se déroulant au cœur d’une cité cachée au monde depuis plusieurs décennies comme le fut en son temps le royaume de Galthédoc de Laurent Vicomte. Si dès les premières pages, un trait marquant et des couleurs en tonalité sont installés, il n’en est pas de même pour une histoire qui demande quelques efforts. Mais ceux qui persisteront, apprécieront la singulière teneur d’un récit où Jules Verne, Dave Mc Kean voire James Bond ne sont jamais très loin !
Adossé à un superbe travail graphique, Bunkerville est de ces albums pour lesquels il faut surpasser ses a priori, au risque de passer à côté d’une histoire riche de ses nombreuses références littéraires et cinématographiques. Amour, folie, altruisme... ainsi pourrait-on peut-être essayer de résumer ce récit inclassable à bien des égards.
Je ne serai pas le grand fan de Bunkerville car cette lecture nébuleuse m'a laissée avec un goût assez étrange.
En effet, le récit est tellement fantasmagorique qu'on ne sait plus trop ce qui relève de la réalité ou pas. Nous avons droit également à une conclusion qui interroge. Il y a incontestablement une non-maîtrise du scénario dans mon ressenti.
C'est également lié à une mise en scène beaucoup trop farfelue propre à ce genre absurde censée délivré un message psychologique sur l'acceptation de la réalité suite au suicide par exemple de sa bien-aimée.
Le point de cet album fort reste un graphisme en aquarelle assez particulier qui donne un bon rendu malgré des contours assez flou et crasseux volontairement. On voit également une bonne utilisation de la couleur et ses différentes teintes pour décrire cet univers fantastique et onirique de Bunkerville qui s'inspire des romans de Jules Verne.
Cependant, un dessin accrocheur ne saurait me suffire. Je ne suis guère un adepte de la contemplation même si je peux comprendre que cela ne sera pas le cas pour d'autres lecteurs car chacun a sa sensibilité.
Pour moi, on est typiquement dans un exercice assez difficile à mener dans le genre rêverie à l'univers steampunk. Il faudrait une réécriture totale du scénario avec une autre mise en scène pour me convaincre.