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La fortune des Winczlav 3. Danitza 1965

02/11/2023 5276 visiteurs 4.0/10 (1 note)

D anitza, 1965. Jean Van Hamme et Philippe Berthet achèvent La Fortune des Winclav comme ils l’avaient commencé, en vitesse et sans chichi. Raconter l’origine du clan Winch et l’ascension irrésistible de Nério en les intégrants à la grande Histoire était, sur le papier, une idée enthousiasmante. Malheureusement, le choix de concentrer cent cinquante ans de péripéties, de calamités, de coups fourrés et de trahisons diverses et variées sur trois albums seulement s’est révélé trop ambitieux et passablement frustrant pour le lecteur. Même avec tout le talent du scénariste de XIII, le résultat s’avère comprimé à l’extrême et encombré de dialogues envahissants rendus nécessaires afin de boucher les trous de ce qui n’a pas pu être montré. Sur le plan graphique, Berthet a simplifié son trait à l’extrême pour pouvoir tout caser. Résultat, les planches sont ternes et ne vibrent aucunement. À l’image du scénario, les dessins ressemblent à une simple trame dénudée de toute chair.

Pourtant, l’intérêt est bien là. Cet ultime tome regorge d’anecdotes et de liens directs avec sa série mère. Nério bâtit son empire pièce par pièce et n’hésite pas à utiliser les pires méthodes. Le monde des affaires est dépeint sous son aspect le plus dur. La fin justifie tous les moyens et, à chaque deal, ces derniers augmentent inexorablement. Le constat est intraitable et offre un intéressant contre-pied à l’approche plus humaine qui sera la marque de fabrique de Largo dans le futur. Pour emballer le tout, Van Hamme n’hésite pas à faire couler les larmes via une bonne dose de mélo digne des meilleurs (ou pires) soap opera. Face au cynisme et à la brutalité des dollars, rien ne vaut l’amour et le sacrifice pour donner un peu de lustre à cette distribution, apparemment.

Au final et en résumé, la déception de passer à côté d’une saga au potentiel formidable et de se retrouver face à un télégramme se limitant à l’essentiel d’une dramaturgie si riche en possibilités est grande.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
4.0

Informations sur l'album

La fortune des Winczlav
3. Danitza 1965

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L'avis des visiteurs

    freeycap Le 10/12/2023 à 16:47:46

    Pour la série au complet :

    A la base : c'est sûr que de voir une série sur l'origine des Winch c'est super séduisant. Ça motive grandement à l'achat, surtout quand Van Hamme est à la barre. En 3 tomes, donc on n'attend pas des plombes avant d'avoir le fin mot de l'histoire, ce qui, en soit, est très sympa.

    On se retrouve devant le même principe que les Maîtres de l'Orge, c'est à dire une grande saga familiale s'étendant sur plusieurs générations. La saga des Maîtres de l'Orge s'étendait sur 150 ans, en gros, en 7 albums. Et pour la saga des Winczlav, ca s'étend plus ou moins sur la même période et la même durée, mais en 3 albums.
    La conséquence de ça est justement mon plus gros reproche sur la série : ca va trop vite, et bien trop vite à mon goût. On passe d'une scène à l'autre en sautant par moment jusqu'à 10 ans voir plus, sans avoir pris le temps de travailler les personnages en profondeur, ni les situations clés de l'existence de certains protagonistes. C'est bien dommage car le premier mot qui me vient à l'esprit est 'superficiel'... et d'autant plus dommage pour une série faite par Van Hamme.
    Ce qui gâche aussi, ce sont certains thèmes abordés par l'auteur, tel que l'avortement ou les indiens d'Amérique, qui sont traités bien trop maladroitement, sans précédents ni recherches. Des thèmes jetés basiquement dans l'histoire, comme un pavé dans la marre, trop artificiellement comme justification de certaines situations, et aussitôt oubliés.
    Donc l'origine du groupe W, le personnage de Nerio Winch, sa fortune, tout est traité bien trop succinctement. La série est donc superficielle pour un sujet comme celui-ci.

    Bon, ça reste quand même à lire au moins une fois pour se faire une idée de la généalogie Winch.

    Aussi, je ne suis pas super fan des dessins... Assez peu de détails en général, trop simples. Ça n'aide pas beaucoup la série non plus...

    Touriste-amateur Le 19/11/2023 à 11:17:49

    Même si j'ai abandonné la série Largo Winch (vers le Tome15, quand même!), j'ai aimé cette idée de revenir sur ses origines. Et surtout la genèse de ce tentaculaire empire qu'il dirige.

    Sur 3tomes, c'est très bien, c'est d'ailleurs ce qui m'a décidé car je ne souhaitais pas me remettre dans une longue série.

    La série tout comme ce dernier album se lit facilement. Le dessin est peut-être parfois un peu simple et le scénario compliqué car l'histoire défile vite. Mais c'est sympa. Je dirai un "bon roman de gare" et parfois ça suffit pour passer un moment agréable.

    J'en suis même à me dire, moi qui ai horreur des séries à rallonge, qu'il manquerait maintenant un 4ème tome qui raconte l'enfance et la jeunesse de Largo jusqu'à son ascension au pouvoir.

    herve26 Le 05/10/2023 à 22:59:52

    Dernier volet de ce préquel à Largo Winch.
    Malgré un titre assez inapproprié, et une couverture trompeuse, l'intrigue principale tourne essentiellement sur Nerio Winch, personnage qui s'avère au fil des pages, fourbe, antipathique et calculateur. En effet, on retrouve dans cet opus, le Van Hamme de la série mère, avec ses intrigues financières complexes menant à la chute de Gordon.
    Alors que les deux premiers volumes couvraient voire survolaient une période assez longue en seulement quelques pages, JVH, pour les intimes, nous offre ici,certes une histoire assez linéaire, avec quelques digressions ( les relations de Nerio avec son frère de lait, l'histoire d' Aliana et de Danitza) mais qui tient le lecteur en haleine sur 64 pages sur une presque et même période..
    Le final est tel que je me suis plongé dans les deux premiers volumes de Largo Winch, pour voir les éventuels erreurs de raccord entre le préquel et la série mère (et il y a en a , volontaire ou non)
    Je n'ai pas parlé du dessin de Berthet, auteur que j'adore depuis plusieurs années, qui finalement s'inscrit parfaitement dans le scénario de JVH.

    Erik67 Le 30/09/2023 à 18:37:03

    Voici le troisième volume qui est censé nous expliquer comme les Winch ont bâti leur immense fortune à partir de rien. On se souvient de Vanko qui dans le premier tome avait quitté le Monte-Négro pour s'installer en Amérique.

    Nous suivons cette fois-ci son arrière petit-fils qui nous est bien connu car il s'agit du fameux Nério, le père adoptif de Largo. On va avoir droit au chaînon manquant à savoir les conditions de l'adoption de notre héros de la série mère.

    On se rend compte également des méthodes peu orthodoxes employés par Nério qui souffre d'un véritable complexe d'infériorité lié à sa petite taille. Il compense en devenant un homme immensément riche mais seul dans sa vie puisqu'il ne pourra pas avoir d'enfant.

    C'est vrai que le tome se prénomme Danitza mais c'est surtout la mère de famille Aliana qui serait la véritable héroïne. Elle représente la partie de la famille restée en Yougoslavie où l'on ne rigole pas sous le joug du maréchal Tito.

    On apprendra ainsi que l'arrière grand-père du côté maternel de Largo était un Tchetnik, c'est à dire un résistant à l'occupation nazi pendant que le roi Pierre II se réfugiait à Londres. Le combat des royalistes a été supplanté par celui des partisans de Tito qui s'est accaparé les victoires pour bien se faire voir des alliés. A la fin de la guerre, Tito a aboli la monarchie.

    Le préquel de Largo Winch aura eu le mérite d'éclaircir tout ce lourd passé familial composé de trahison mais également d'une détermination à s'en sortir. On a rien sans rien.

    L'originalité ne sera pas de mise s'agissant d'une saga familial mais on peut reconnaître une réelle efficacité pour plaire aux lecteurs. Les fans de Largo seront comblés d'autant que le dessin de Berthet assure incontestablement. Bref, on prend du plaisir à lire. C'est ce qui compte, non ?