U
n groupe d’écoterroristes d’une efficacité redoutable sème la terreur auprès des consommateurs et des industriels. Son dernier fait d’arme ? L’enlèvement en direct de Lara Mac Burgy, l’égérie de la célèbre chaîne de restauration rapide du même nom ! La rançon demandée se monte à un stratosphérique milliard de dollars ! Le trumpien Simon Santo, le P.D.G. du consortium propriétaire de la franchise, a déjà indiqué qu’il ne paiera pas et il en appelle même à l’armée américaine pour récupérer sa muse du moment. Pris dans cette tourmente malgré eux, Spirou et Fantasio mettent leur grain de sel afin d’apaiser les tensions et tenter de libérer la malheureuse personnalité médiatique.
Pour une cinquième fois, Yann prend les rênes de la série fondatrice des éditions Dupuis le temps d’Une aventure de Spirou et Fantasio par … . L’auteur des Innommables connaît donc ces héros et les attentes de la maison de Marcinelle. Inspiré par l’air du temps, il a imaginé une intrigue touffue et farfelue mettant en scène les excès de l’époque actuelle : surconsommation, écologie, néo-libéralisme et sur-médiatisation globalisée sont au programme. Le tout est balancé pêle-mêle dans un récit sans queue ni tête et nourri par des dialogues foisonnants d’une vulgarité confondante (si les gros mots sont en anglais, ça ne pose apparemment pas de problème). Au milieu de ce chaos narratif, Spirou et Fantasio subissent les évènements et tentent d’exister ici ou là, entre deux bordées d’injures. C’est entendu, Yann est un iconoclaste qui prend un malin plaisir à tirer à vue sur à peu près tout sans se poser de question. C’est bien là que le bât blesse. À force de railler (pour rester poli) et de mettre tout le monde dans le même sac, une fois les rires (souvent gênés) passés, il ne reste pas grand-chose d'intéressant sur la table.
La vraie surprise vient du fait de voir Dany, un des dessinateurs-stars d’en face (comprenez Le journal de Tintin), de s’emparer de ces personnages si emblématiques. Style semi-réaliste ultra-vivant, couleurs précises et lumineuses et ce légendaire talent pour dépeindre des silhouettes féminines éternellement gaillardes, il offre un récital de bande dessinée teinté d’une délicieuse patine seventies. Évidemment, il a parfois un peu de peine à s’affirmer face aux phylactères envahissant de son scénariste. Résultat, la mise en scène se retrouve souvent étouffée, voire comprimée.
Spirou et la Gorgone bleue est un titre un peu trompeur. En effet, plutôt que d’utiliser et de s’approprier cet univers déjà existant, Yann se limite à l’intégrer à la marge de ses propres préoccupations. L’album a le mérite de fonctionner (merci Dany), en dépit des audaces discutables et les nombreux raccourcis d’un scénario finalement bien banal une fois ses excès digérés.
Je me suis finalement résolu à lire cette BD...
Car, si elle a été retirée de la vente par l’éditeur (encore une gaffe de Dupuis ?) et malgré la spéculation sur cette œuvre (jusqu’à en vendre des scans illégalement en format pdf, si si...), on peut la trouver gratuitement et facilement en bibliothèque.
Ma première impression : c’était très pénible à lire.
La gestation de cette BD a d’ailleurs été très longue, à cause de désaccords entre les auteurs, mais aussi avec l’éditeur. Elle a quand même été éditée. Il faut s’accrocher...
Alors oui, cette BD a au moins le mérite d’aborder quelques notions liées au développement durable : le tourisme de masse ou de privilégiés sur les littoraux (sea, sex and sun...), la biodiversité (espèces éteintes, prolifération de méduses), les pollutions (« continent » de plastique, pesticides...), les OGM (Poulpitos), les conflits environnementaux (clichés attendus sur les « éco-terroristes » et leurs peintures « malveillantes »), la mal-nutrition dite « mal-bouffe » (mais en se moquant du végétarisme et en oubliant ceux qui crèvent de faim), les responsables (G7, Monsanto, Trump, groupes pétroliers etc.)... Mais c’est souvent très succinct, pas didactique et très peu pédagogique (à titre d'exemple, il y a une seule grosse explication, sur le 7ème continent... pourtant, cette pollution plastique ne ressemble pas à un continent en réalité, mais à une grosse soupe de plastique, s'étendant à perte de vue)... Autrement, le changement climatique ou changement environnemental global ne semble pas faire partie du vocabulaire des deux auteurs.
Le propos n’est donc pas très intelligent, je dirais même extrême-droite compatible... Cela me fait toujours un peu bizarre quand on représente les défenseurs de l’environnement comme des « méchants » ou, plus précisément ici, des « méchantes ». Je pense à Paul Watson, je pense aux militant(e)s pour l’environnement et autres autochtones qui sont régulièrement assassiné(e)s, en particulier dans les pays de l’Amérique latine. Et puis, cette morale déroutante... « J’ai envie d’un énorme cornet de frites avec triple portion de mayonnaise »... A relier avec la planche 15 « Mon cœur est écolo, mais mon estomac est réac... ». Qu’est-ce qu’on se marre... En réalité, Dany et Yann ont fini par mélanger eux-mêmes tout et n’importe quoi. Cela en devient risible, pour ne pas dire triste et écœurant.
Effectivement, la BD n’est donc pas très drôle non plus. Les caricatures sont ratées, datées et ne m’ont pas fait décrocher un seul rictus (contrairement au Gaston de Delaf, qui avait pourtant de gros défauts sur le fond comme sur la forme).
Ainsi, malgré des réflexions prémonitoires sur les dérives d’internet, le scénario de Yann est bon pour les oubliettes à mon humble avis (pourtant, qu’est-ce que j’ai aimé sa série Spoon et White...). Les dessins de Dany ne sont pas non plus exempts de tout reproche (je ne reviendrai pas sur la polémique des personnages Noirs, Dany s’est déjà excusé). Il n’empêche, j’ai retrouvé le dessinateur d’Olivier Rameau sur beaucoup d’aspects graphiques et j’espère qu’il gardera un certain niveau d’exigence pour sa série phare. Le gros bémol, hormis les personnages polémiques, concerne surtout nos deux héros, Spirou et Fantasio, BCBG, qui remportent la palme d’or de la laideur...
Donc, je confirme, pour moi cette BD n’a aucun intérêt. Elle ne méritait ni d’être censurée, après un message TikTok de 30 secondes, ni d’être portée sur un piédestal, sur les réseaux libertaires, virilistes ou néo-fascistes, entre autres.
Car, contrairement à ce que pourrait laisser penser la polémique sur cette BD, le neuvième art peut aussi être un merveilleux vecteur d’échanges et de progrès.
Dupuis (Spirou) n’est clairement plus Charlie….
Et honte aux auteurs actuels des divers Spirou qui ont - avec la volonté de se faire bien voir de leur direction - montré leur joie à ce retrait de l’album et critiqué Dany.
J'ai été très étonné de la polémique et du retrait par Dupuis pour racisme. Pour ma part, j'avais trouvé cet album trop niais, trop écolo et trop woke : dans cette BD, les hommes sont tous des personnages dégénérés, il n'y a que les femmes qui ont des rôles intéressants. Comme quoi, les goûts et les couleurs ...
Eh puis, la caricature de Trump, Dany nous prend vraiment pour des débiles ! J'ose pas imaginer les réactions si Obama avait été utilisé comme caricature du méchant de service ...
Quand on a baigné dans la lecture des Hauts de Pages et des Innommables du magazine Spirou ou dans le monde merveilleux d'Olivier Rameau du côté du Lombard, on ne pouvait que se réjouir de la sortie de cette album. Télescopage chaotique de deux univers qui pourraient sembler incompatibles mais qui finalement se marient à merveille : humour noir et misanthropie d’un côté. Sensualité exacerbée et festival de courbes généreuses de l’autre. Tout n’est pas parfait mais c’est un régal. Attention, à ne pas mettre dans toutes les mains! Si vous marinez avec délectation dans le jus culturel de la génération Z, passez votre chemin. C’est un album pour les vétérans de la Franco-Belge « vieille école ».
Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que les éditions Dupuis ont cessé de vendre cet album, sous prétexte que trois pleureuses ont chouiné sur des réseaux (de cas) sociaux et appelé au boycott. La liberté de caricaturer et de se moquer est visiblement à géométrie variable selon les communautés qui se sentent offensées.
Face à cette attaque en règle, j'ai décidé de republier ma critique d'il y a quelques mois tout en la mettant un peu à jour:
"Quand Yann rencontre Dany pour une relecture de Spirou et Fantasio, on se doute que cela va donner quelque chose qui va détonner à plusieurs niveaux. C'est effectivement le cas.
J'avoue être assez partagé. D'un côté, cette relecture version plus adulte et plus grivoise s'apparente à une grosse farce d'un sale gosse cherchant à dynamiter à peu près tout ce qui lui tombe sous la main. D'un autre côté, je ne peux m'empêcher de voir du cynisme dans le discours, de la vulgarité (Pacôme avec la Gorgone Bleue) et du politiquement correct (se moquer/critiquer de Donald Trump n'est pas une prise de risque artistique, pourquoi ne pas avoir pris Obama ?).
La quasi-totalité des personnages sont des idiots finis et il y a une forme d'hypocrisie dans le discours: c'est bien d'être bobo-écolo mais pas trop, c'est mal de consommer des burgers mais vous pouvez continuer ainsi puisque tout le monde aime ça, être illégal face à l'illégal ça passe…
L'humour est présent sur quasiment chaque planche jouant la carte de la parodie (le Marsupilami blanc), du méta (Spip qui annonce que l'on savait qui était la responsable), du grivois (les champignons en forme de phallus), de la stupidité (l'armée américaine composé uniquement de noirs) voire de la surenchère (Trump avec ses poulpitos version Godzilla).
Dany n'a pas son pareil pour représenter les femmes, surtout avec des proportions généreuses, ici, c'est un peu le festival afin de critiquer la société du spectacle et l'hypersexualisation de la femme à travers les différents médias existant.
Un 'one-shot' unique, très outrancier, décalé, débile et qui ne plaira clairement pas à tout le monde. J'y ai vu des qualités mais également des défauts."
Soutien aux auteurs.
Très bonne interprétation de Spirou par Dany. Scénario plein de rebondissements. Les éditions Dupuis ont cédé devant une minorité à l’esprit étroit.
Cette BD est très drôle, les dessins sont excellents et le scénario est captivant de bout en bout.
Indispensable dans toute bibliothèque qui se respecte.
Consterné par le retrait de la vente de cet album.
En relisant les commentaires on s'aperçoit que personne n'avait relevé les caricatures des personnages noirs comme plus outrancieres que les autres. Sûrement que nous sommes trop habitués à Asterix
Il ne faut pas parler sèchement à un numide...
Soyons clair : je crois que du point de vue du scénario, cette BD mérite zéro. On dirait que le scénario est écrit au hasard des idées qui passaient par la tête de Yann, et franchement, c'est un peu du gros n'importe quoi. Pas mon genre d'humour non plus, parfois très prévisible ou cliché, même si j'ai quand même souri quelques fois, dont notamment sur la blague de la figurine de Lara enchaînée pour chaque burger vendu.
Je n'aime pas la BD politique non plus (quand on insère des commentaires sociaux du monde d'aujourd'hui dans l'histoire), mais cette fois-ci, ça m'amuse, parce que Yann y va vraiment à rebrousse-poil du standard du monde "artistique", très fiché à gauche, généralement. Ici, Yann ose ce que peu aujourd'hui osent, alors pour moi, c'est un succès total en ce sens. J'ai vraiment été surpris par l'outrecuidance et l'audace de Yann à certains endroits. Juste pour ça, je lui mets cinq étoiles.
J'ai trouvé moins amusant le langage vulgaire en anglais. Peut-être que pour des Français, ça ne veut rien dire, mais quand même. C'est un peu extrême. Imaginez les pires injures que vous pouvez en français... imaginez qu'elles pullulent dans l'album. Vous trouveriez ça drôle? En plus, quelques fautes grammaticales ou d'othographe se glissent dans la langue de Shakespeare, évidemment. C'est pas "taxepayers" mais bien "taxpayers" en anglais, sans 'e' dans le mot 'taxe'. "Bloody fistful of b*****ds a*****es", pas de 's' au premier nom quand deux noms se suivent, etc.
Ultimement, je crois que si ce récit avait été mieux ficelé et plus subtil, ça aurait pu être super. En tout cas, bravo pour le récit à contre-courant. Malheureusement, c'est vraiment n'importe quoi. Sinon, si vous voulez lire un Spirou comme vous n'en avez jamais lu, vous ne serez pas déçu!
C'est une bonne lecture pour les fetes, mais guere plus. C'est bien dessine, il y a de belles couleurs, la BD est longue ( j'aime ), le scenario surfe sur des themathiques importantes d'aujourdhui: crise environnementale, malbouffe, reseaux sociaux,
Probleme pour un spirou: je n'ai eclate de rire qu'une seule fois. Et s'il n'est pas humoristique, le scenario n'est pas dramatique non plus, il manque un peu de piquant.
Je mets la moyenne principalement pour les dessins de maitre Dany.
Quand Yann rencontre Dany pour une relecture de Spirou et Fantasio, on se doute que cela va donner quelque chose qui va détonner à plusieurs niveaux. C'est effectivement le cas.
J'avoue être assez partagé. D'un côté, cette relecture version plus adulte et plus grivoise s'apparente à une grosse farce d'un sale gosse cherchant à dynamiter à peu près tout ce qui lui tombe sous la main. D'un autre côté, je ne peux m'empêcher de voir du cynisme dans le discours, de la vulgarité (Pacôme avec la Gorgone Bleue) et du politiquement correct (se moquer/critiquer de Donald Trump n'est ni subversif ni une prise de risque quelconque).
La quasi-totalité des personnages sont des idiots finis et il y a une forme d'hypocrisie dans le discours: c'est bien d'être bobo-écolo mais pas trop, c'est mal de consommer des burgers mais vous pouvez continuer ainsi puisque tout le monde aime ça, être illégal face à l'illégal ça passe…
L'humour est présent sur quasiment chaque planche jouant la carte de la parodie (le Marsupilami blanc), du méta (Spip qui annonce que l'on savait qui était la responsable), du grivois (les champignons en forme de phallus), de la stupidité (l'armée américaine avec que des noirs) voire de la surenchère (Trump avec ses poulpitos version Godzilla).
Dany n'a pas son pareil pour représenter les femmes, surtout avec des proportions généreuses, ici, c'est un peu le festival.
Un 'one-shot' unique, très outrancier, décalé, débile et qui ne plaira clairement pas à tout le monde. J'y ai vu des qualités mais également beaucoup de défauts, d'où une note assez moyenne.
Voici une BD écrite et dessinée par des artistes qui voudraient surfer sur la vague féministe actuelle en mettant des femmes badass au cœur de leur récit… Mais au final, ils imposent leur regard d’homme qui sexualise à outrance les femmes et les fait littéralement toute passer pour des potiches sans cervelle.
- Les femmes font toutes du 90B et sont soient vêtues d’une combinaison ultra moulante, soit d’un T-shirt ultra moulant au décolleté qui déborde… sans parler des dizaines de femmes mini string bikini.
- Certaines scènes sont vraiment ahurissantes comme (ATTENTION SPOILERS) lorsque des dizaines de femmes activistes en combinaison moulante sont entassées dans un filet de pêche comme des poissons et qu’un militaire fait une blague du genre « et pourtant, ce sont pas des thons ! » .
- Ou lorsque Champignac se comporte en vieux beauf malsain avec sa remarque « je dois être l’un des rares à avoir vu son visage… et pas que… »
FIN DU SPOIL
- Sans parler du male gaze vraiment gênant de la fin concernant deux lesbiennes, qui fait plus penser à un gros fantasme des deux auteurs plutôt qu’à une tentative honnête de mieux représenter les lesbiennes dans le monde de la BD tout public.
- Même Spirou, dans l’un de ses élans de sagesse qui lui sont propres, parle de ces militantes comme de « filles » alors que non cher Spirou, ce sont des femmes adultes, pas des filles.
De plus, le scénario met un point d’honneur à décrédibiliser le militantisme écologiste en disant que l’écologie c’est bien, mais que trop de militantisme… faut pas déconner non plus. Spirou passant très vite au-dessus de son léger problème moral qui consiste à s’allier carrément à la CIA pour arrêter des militantes qui ont pour seules armes des pistolets à peinture bleue.
Tout cela saupoudré de personnages tous plus débiles les uns que les autres (les femmes en général, Fantasio et Sécotine qui se font un high five car ils sont trop contents de s’être fait censurés par la CIA, Champignac… sans commentaire avec son brevet). Même le twist final est totalement nul car évident depuis le 1er tiers de la BD. Et le pire, c’est que les auteurs en sont conscients car ils font dire à Spip que les lecteurs l’avaient déjà deviné depuis longtemps…
Bon, à côté de ça il y a quelques aspects sympas comme la réflexion sur le financement de la CIA par des magnats du business, l’utilisation par les deux camps des réseaux sociaux pour influencer l’opinion publique ou encore la sensibilisation à la malbouffe et aux déchets plastiques… Mais toutes ces qualités sont vite évincées par la misogynie malsaine qui imprègne ces pages.
Bien-sûr, les dessins de Dany oscillant entre la fantaisie pure et le réalisme léché sont toujours aussi séduisants. Bien-sûr, la caricature de Donald Trump en un personnage de magnat surpuissant d’une chaîne de fastfood, Simon Santos dit « SS », est très drôle. Mais à part ça ? À part ça Spirou est un jeune pète-sec sans âme ni profondeur n’hésitant pas à se ranger par opportunisme au service des forces secrètes américaines. Ces forces armées elles-mêmes financées par le magnat Santos et en mission commandée dans le but d’anéantir une poignée de militantes écologistes défiant l’empire commercial du magnat. À part ça Fantasio est un grand bêta suiveur et constamment à côté de la plaque, Seccotine est une espèce de pétasse aussi insipide et insignifiante que le héros principal, ah et il y a aussi… le comte de Champignac, en vieux lubrique qui nous fait la morale sur le fait que l’écologie c’est bien, mais que trop de militantisme cela dépasse les bornes et devient de l’écoterrorisme. Ben voyons, le 7ième continent, cette immense étendue de déchets plastiques flottant sur l’océan n’est-il pas qu’un décor propice aux scènes burlesques ? Il doit y avoir un troisième degré que je ne capte pas. Ou alors je n’aime pas rire. Mais pour lire que les militantes écologistes capturées dans un filet de pêche « ne sont pas des thons », c’est de l’humour lourd comme une enclume à la mer !
Un mot sur la longueur. 86 planches tout de même, soit presque l’équivalent d’un double album. Dès lors, 2 planches supplémentaires introduisant une deuxième partie cela eut été judicieux, d’autant que la 44ième planche s’achève sur l’arrivée au 7ième continent. On aurait eu alors une respiration dans un récit beaucoup trop dense. Avec bien deux couvertures comme le suggère le verso de l’album. Bref, les auteurs à la carrière impressionnante qu'on adore ont sans doute voulu faire un quitte-ou-double désopilant sur des sujets actuels graves. Cela passe crème pour beaucoup de lecteurs, chez moi cela casse crash.
Certes, Spirou a un look plus moderne. Certes chacun en prend pour son grade, écolos, industriels, etc, etc...
Mais mis part ça, avec tous les clichés que cela peut entraîner, je n'ai pas été emballé. le dessin de Dany est toujours aussi esthétique, surtout pour la gent féminine, le scénario se tient mais pas de rebondissement imprévu, un album sans surprise. La grivoiserie aurait bien fait rire Franquin qui a été censuré par Dupuis pour bien moins. C'est amené avec humour mais ça n'apporte pas grand chose à l'histoire.
dans ce volume tout le monde est bête. C'est désolant...
Un SPIROU dans l'air du temps, et donc facilement racoleur. C'est néanmoins très plaisant de lire un SPIROU contemporain - et donc fidèle au concept de la série d'origine - et non un SPIROU se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale ou en pleine Guerre Froide.
Le scénario de Yann ne plaira certainement pas à tout le monde mais perso il m'a bien plu et surtout bien amusé. C'est plein de second degré, d'humour grivois un peu lourd (et qu'est-ce que c'est amusant d'avoir ce genre de vannes dans un SPIROU !) et surtout Yann dézingue à tout-va et chacun en prend gentiment pour son grade : les publicitaires, les militaristes, les industriels milliardaires pollueurs plein de cynisme, les médias démago, les écolos qui vivent très bien avec leurs contradictions mais qui font quand même la morale à tout le monde, les femmes qui sont largement aussi connes que les hommes, les noirs qui sont largement aussi cons que les blancs, les gamins décérébrés qui sont scotchés sur leur appli sous les yeux des parents qui laissent faire et qui disent amen à tout, les vieux qui veulent rester jeunes (Champignac), les cougars aguicheuses, les adultes ancrés dans le passé (Fantasio réac), les connards qui se contentent de filmer avec leur portable quand ils voient une bagarre éclater dans la rue ... même l'iconique Marsupilami est ridiculisé (une séquence très drôle !). Bref, il y a à boire et à manger (plutôt mal d'ailleurs ;-) ), mais l'histoire dans sa globalité est plaisante et tout à fait conforme à ce qu'on est en droit d'attendre d'un SPIROU.
Quant au dessin de Dany, il est comme d'habitude très séduisant (et je ne parle pas que des personnages féminins). J'ai notamment beaucoup apprécié sa façon de ré-interpréter certains personnages-phares de la série, SPIROU et Fantasio en tête : une adaptation très personnelle mais très convaincante, qui ne se borne pas à imiter le style de Franquin, Fournier ou Janry.
Malgré quelques imperfections, cet album est pour moi l'un des meilleurs de cette collection. J'ai bien aimé !
Oui évidemment Yann au scénario et Dany au dessin, à priori cela m'interpelait. Et DBD était aussi dithyrambique.
Alors, je l’ai acheté.
Et comme j'ai bien fait : qu’est-ce que c’est bien !
Enfin un Spirou et un Fantasio adultes, de jolies filles (mais là, on n’est pas trop surpris avec Dany), une histoire drôle et efficace avec plein de clins d’œil au Spirou de Franquin.
Donc, je vous le recommande chaudement !
On est très loin de la catastrophe annoncée !
J’avais peur et … et mais non, en fait, il ne fallait pas. C’est un pêle-mêle de dénonciations/clichés/blagues douteuses sur tout et n’importe quoi parmi les polémiques et enjeux du monde actuel. Tout n’est pas drôle mais c’est assumé et plein d’auto-dérision.
Je me suis amusé à essayer de tout décortiquer, tous les seconds et triples degrés.
Quand au dessin de Dany, il est plutôt fouillé et bourré de seconds plans intéressants.
Son trait semble moins précis que dans d’autres œuvres plus anciennes et on peut lui trouver des défauts, mais c’est toujours agréable à lire (c’est quand même d’un autre calibre que d’autres « Spirou vu par … » !).