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ikki souffre d’une timidité maladive, à tel point qu’elle ne dit pas un mot. Ses parents l’amènent à la clinique Mortelente où elle participe à un traitement expérimental. La thérapeute expédie la consultation en quelques minutes, puis lui rappelle l’importance de faire éternuer la ricaneuse. La gamine est par la suite projetée dans un étrange univers où chaque passage de porte constitue un saut vers l’inconnu.
La maladie des portes lance Mikki et la traversée des mondes, un projet destiné aux préadolescents. Avec les pièges, les défis et les récompenses, l’histoire évoque l’esprit des jeux vidéo. Elle s’apparente également à celles d’autres séries où les enfants sont seuls face à l’adversité dans un espace hostile, par exemple Ninn, Seuls ou Créatures. Les ingrédients demeurent les mêmes : courage, rivalités et amitiés.
Avec ses multiples ruptures, la trame de Stéphane Betbeder se montre un tantinet déconcertante. Un peu comme la protagoniste, le lecteur ne sait trop à quoi s’en tenir. Monde rêvé, réel, imaginaire ou halluciné ? Les certitudes restent rares. Au quatrième plat, l’éditeur mentionne la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle. Le scénario est du reste rythmé par des séquences courtes ; pour tout dire, il n’y a pas de temps morts dans cet album, même s’il s’étire un peu. La conclusion en demi-teinte est aussi mystifiante que réjouissante.
Les personnages de Paul Frichet sont expressifs et les décors généreux. Les univers, bien que tranchés, sont convaincants. L’utilisation du rose, véritable fil d’Ariane dans une narration par moments ténébreuse, constitue une astuce efficace.
Un récit sur la fragilité mentale et les dérives de la science ; le projet apparaît ambitieux, mais tout se tient. Peut-être est-il un brin complexe pour son jeune public.
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