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C arole... derrière ce prénom se cache un drame qui a frappé les grands-parents maternels de Clément, avant leur départ pour Paris. En quittant Istanbul, ces Arméniens ont changé de vie et laissé derrière eux une partie de l'histoire familiale. À tout jamais ?

Pour son premier scénario, Clément C. Fabre, a choisi de se plonger dans son passé ou plutôt celui de sa famille. Sous prétexte de découvrir, avec son frère Robin, les lieux qui ont jalonné l'enfance stambouliote de leurs grands-parents, l'auteur de Salade, tomates, oignons propose un carnet de voyage un peu particulier. Dans une ville envoûtante en pleine agitation, la fratrie tente de reconstituer le fil d'une histoire personnelle qu'elle ne connait que peu. La narration entrecroise deux lignes temporelles : d'un côté, les recherches pour retrouver la tombe de cette tante décédée avant que leur mère naisse, et de l'autre, les souvenirs familiaux et les discussions entre les petits-enfants et leurs aïeux. Déroutant au début, avec des séquences qui se fondent dans la même planche, le procédé s'avère rapidement fluide et efficace. Les étapes du périple trouvent ainsi un écho dans les scènes et les échanges lors des préparatifs.

Les découvertes sur place renvoient aux observations et constats que l'auteur avait fait sur un certain mal-être, mais également les non-dits qui forgent la personnalité ou conditionnent les comportements, les doutes ou les angoisses. Pour mettre en scène cette enquête particulière, Clément C. Fabre s'appuie sur un trait faussement naïf et de très jolies aquarelles dont les teintes restituent tour à tour les ambiances festives et bouillantes d'Istanbul ou les discussions plus intimes. Et qu'importe si le fruit des recherches ne laisse guère de doute, l'intérêt se situe ailleurs. Le cheminement du personnage principal lui permettra de savoir d'où il vient, de connaître l'histoire des siens, de mieux se comprendre en somme.

Entre autobiographie, devoir de mémoire et récit introspectif, Clément C. Fabre propose avec Carole, ce que nous laissons derrière nous un album intimiste et universel qui, sans en atteindre la maestria graphique, trouvera facilement sa place non loin de Come Prima et Portugal.

Lire la preview.

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Carole, ce que nous laissons derrière nous

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 15/03/2024 à 13:27:15

    Il est vrai que j'en attendais beaucoup de cette BD étant également intéresse par ce que les psychologues appellent le traumatisme intergénérationnel. Cela peut se transmettre entre les générations sans même l'usage de la parole. Un génocide non reconnu par exemple. Une tombe disparue également.

    On fait la connaissance de deux jeunes frères qui descendent d'une famille d'origine arménienne dont les ancêtres ont connu l'exil de la Turquie à la France. Visiblement, les grands-parents qui ont survécu au génocide ont eu une vie heureuse en Turquie avant d'être chassé par un pogrom fomentée en 1955 par un politique véreux dans un contexte de tension avec la Grèce sur la question de Chypre. Les nationalistes ont toujours eu la côte dans ce pays.

    Par la suite, les grands-parents ont perdu leur bébé du prénom de Carole qu'ils ont enterré dans un cimetière mais la tombe a totalement disparu. Les deux frères amis vont alors partir dans un voyage mémoriel qui va leur permettre de découvrir la Turquie.

    Il faut préciser que les dirigeants turcs successifs ont rasé les cimetières arméniens pour effacer toutes traces d'un triste passé et construire une Turquie plus moderne et sans doute plus respectable. Le fameux Ataturk sera par exemple cité alors qu'il est une figure marquante incontestable. Les stèles mortuaires ont même servi de fondation pour les nouvelles constructions ce qui constitue une violence dans le symbole...

    J'avoue ne pas avoir été en phase à plusieurs reprises même si la démarche de départ me paraissait assez légitime. Je comprends qu'on puisse vouloir survivre en s'intégrant à tout prix à une société qui a voulu une extermination totale d'une minorité. Mais bon, il y a quand même des limites qui sont plus ou moins acceptables. Il faut savoir que depuis, tous les gouvernements successifs de la République turque, fondée sur les ruines de l’Arménie, ont toujours nié la culpabilité de la Turquie dans le génocide des Arméniens.

    J’ai l'impression également que ce voyage qui n'a pas permis d'aller jusqu'au bout n'aura été qu'une chimère. Une personne disparue est toujours présente dans notre cœur. Il ne faut pas nécessairement une lointaine tombe pour que ce souvenir disparaisse même si le culte des morts peut apparaître important.

    J'ai apprécié le dessin qui concourt à un graphisme assez agréable. Ainsi, on pourra profiter des merveilles de la Turquie actuelle. A noter que cela se passe lors du dernier soubresaut de la démocratie alors qu'Erdogan est encore que le Premier Ministre de ce pays sombrant vers une dictature déguisée. Les manifestations font rage dans le pays et notamment dans la partie européenne de la ville d’Istanbul qui est plus ouverte sur le monde mais ils sont minoritaires.

    Il s'agit d'une BD un peu différente dans le traitement de ce que j'ai pu lire à propos du massacre des arméniens. Il n'aborde pas le génocide mais plutôt les conséquences indirectes sur les générations qui ont suivi. Cette particularité provoque un certain intérêt dans cette lecture thérapeutique.