A
u cœur de la galaxie d’Irth, la guerre sainte a été déclarée. Le commandeur Braso n’a pas dérogé à sa parole : sa croisade contre les insurgés d’Edaleth a commencé. Depuis des jours, les troupes du dictateur, dirigées par le général Basphéos sèment la désolation. Pendant ce temps, dans la cité souterraine d’Edaleth, Djah, le prophète, exhorte ses troupes à se préparer au sacrifice ultime. Mayak, l’homme de main de Djah, préférant les laisser s’entretuer, organise une série d’attentats pour déstabiliser le pouvoir en place. Portée par ses deux compagnes, Leïna et Ama, sa propre offensive est prête.
Alors que les intrigues du tyran Braso et les réactions des insurgés auraient largement suffis à une histoire de qualité, les auteurs y ont adroitement greffé le complot de Mayak. Sans reléguer au second plan les intrigues des deux clans, l’histoire de ce second opus se focalise en grande partie sur les agissements de Mayak, défenseur de la démocratie, qui refuse de choisir entre un pouvoir religieux corrompu et dégénéré et une révolution empreinte de fanatisme mystique. Les pions mis en place par ce dernier lors du précédent tome sont révélés au lecteur et on peut allégrement se demander si Mayak est bien le défenseur au cœur pur qu’il prétend être. Entre manipulation sans scrupules de ses alliés, massacre d’innocents civils et manipulations génétiques, il ne reculera devant rien pour voir Braso et Djah disparaître dans un malstrom de chair, de sang et de sentiments.
L’histoire reste donc complexe, mais non confuse, et ce malgré un enchevêtrement de nombreux protagonistes et évènements. Malgré ce tour de force du scénariste, il n’en reste pas moins qu'une relecture du premier tome et une lecture au calme de Croisade seront nécessaires afin de profiter au maximum de l’intelligente mise en scène de Tackian.
Hors-norme, le dessin reste surprenant jusqu’au bout. Ultra-réaliste, détaillé de manière quasi-obsessionnelle et informatisé à souhait, le graphisme fournit au lecteur de nombreuses planches admirables tant par la somptuosité des décors présentés que par l’angoissante ambiance emprunte de références à Dune. L’histoire privilégiant un peu plus l’action, le style ampoulé de Brion devait s’améliorer. Sans pour autant ankyloser les scènes d’action, le graphisme continue malheureusement de pêcher par un rendu statique du mouvement humain.
Croisade confirme donc tout le bien que l’on pensait de cette série. Malgré ce léger défaut au niveau des dessins, ce second volet n’en reste pas moins un album de qualité qui ravira sans aucun doute les passionnés de science-fiction.
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