L
éopold Baron rentre tout juste d’une fructueuse partie de chasse aux loups, accompagné par ses amis. Tyrannique et tout puissant vis-à-vis des animaux qui vivent sur ses terres, le notable l’est également à l’égard de ses employées. Ce jour-là, il tente de violer l’une delle. Mais Maria se défend. Fou de rage, Baron la tue de ses propres mains. Privée de sa mère, la jeune Maya, encore enfant, est priée de déguerpir. Elle s’installe alors dans la forêt du vaste domaine qui entoure la maison. Au fil des ans, la gamine parvient à survivre, notamment grâce à l’aide de Markus, le mécano, mais également protégé du maître des lieux. Petit à petit, un furieux désir de vengeance croît. Un jour, le moment est venu...
Après une première collaboration sur le diptyque La mémoire de l’eau paru en 2012, Mathieu Reynès (Alter ego, Harmony) et Valérie Vernay s’associent de nouveau pour un titre dont la couverture a de quoi attirer l’œil. Une silhouette au milieu de la forêt, entre l’obscurité de la nuit et la clarté de la lune, le tout surplombant les yeux d’un loup : une accroche assez simple mais diablement efficace. D’emblée, le lecteur est prévenu que le rapport entre les humains et les bêtes sera au cœur du sujet. Et c’est bien le cas de cette histoire qui se développe sous la forme d’un conte dans la France d’avant-guerre.
Tout semblait donc réuni pour que ce one-shot à la généreuse pagination (près de cent quatre-vingts planches) offre une lecture palpitante. Bien qu’agréable, le résultat est cependant en demi-teinte. Une galerie de personnages aux caractères et aspirations variés et intéressants se déploie au fil des pages et le rythme est parfaitement maîtrisé. Mais le récit souffre, sans doute, d’un certain manque d’originalité et les différentes péripéties s’avèrent assez prévisibles. Le tout aboutit à ce que, en dépit d’une réelle maîtrise, un sentiment de déjà-vu prenne irrémédiablement le dessus. Par ailleurs, si la touche fantastique (assez convenue et attendue, elle aussi) est utile au récit, les réactions des protagonistes face aux évènements sont souvent peu crédibles. Graphiquement, la dessinatrice propose des planches efficaces et apporte un soin particulier aux couleurs et à certains décors. Le trait légèrement caricatural détonne toutefois dans l’ambiance pesante et la violence, omniprésentes à travers le scénario.
Agréable mais pas nécessairement mémorable, Un loup pour l’homme revisite la thématique de la bête qui peut sommeiller en chacun-e.
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