A
polline est si effacée que même ses copines du « Club des mal-barrées » oublient parfois sa présence. Taiseuse, la sportive ne souhaite pas déranger ; ce qui la conduit à se fondre dans le décor, à opiner aux choix d’autrui, à se charger des corvées dont personne ne veut, à prendre le moins de place possible. Et cela depuis l’enfance, quand elle a compris qu’elle ne convenait pas… Il suffit à Sierra d’une visite chez sa pote pour mesurer le problème et, à sa manière rentre-dedans, de forcer Apolline à s’exprimer. Un pas et un mot après l’autre, la jeune fille entrouvre enfin le placard…
Le duo BeKa poursuit sur sa bonne lancée et offre un nouveau portrait sensible et pertinent, celui d’une adolescente au terrible complexe d’infériorité qui fait pourtant comme si de rien n’était, semblant toujours d’accord, mais s’éclipsant volontairement pour ne pas déranger. Les lecteurs découvrent ainsi l’héroïne sous un autre angle et ne manqueront pas de la trouver attachante. Encore une fois, la bienveillance et la force intrinsèque du groupe d’amies permet de dénouer les choses. Les fils suivis par les auteurs précédemment ne sont pas abandonnés et quelques scènes laissent entrevoir leur évolution. Quant au final, en plus des prémices d'un épanouissement, il annonce un ultime volet prometteur. Le dessin de Camille Méhu reste efficace. En peu de cases, il parvient à créer ce qu’il faut de tension, en soulignant également les sentiments des protagonistes, par les expressions des visages, les attitudes ou les interactions.
Nouveau bon point pour Filles uniques avec cet avant-dernier tome convaincant de bout en bout.
Lire les chroniques du tome 2 et du tome 3.
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