L
a retraite, pour certains, est synonyme d’une deuxième vie remplie de découvertes, de voyages et d’activités nouvelles. Pour Balto, c’est juste la suite. Il était flic, il est maintenant vaguement privé. Pourquoi ? Parce qu’il faut de la justice et de l’ordre pour que le monde tourne, même s’il comprend de moins en moins bien comment la société fonctionne. Tenez, cette Sylvie Aronde qui a disparu et que ses amies l’ont chargé de retrouver. C’était une cam-girl, une sorte de prostituée n’est-ce pas ? Non, pas vraiment, c’est une activité via internet. Pfff… Heureusement que ce limier pensionné peut compter sur l’aide de connaissances, histoire de rester branché sur son temps.
Les personnages âgés ont la cote depuis quelques années et la figure du détective blasé revenu de tout est une valeur sûre. Il n’en fallait pas plus à Aurélien Ducoudray pour imaginer L’inspecteur Balto. Polar contemporain aux ressorts traditionnels, la série repose sur des bases éprouvées, voire éculées. Course aux indices, coups de fil aux anciens copains restés dans la boîte, un ou deux collaborateurs non-conventionnels et un peu de déduction, l’enquête file bon train sans rencontrer de réelles anicroches. Afin de nourrir l’album, le scénariste n’a pas oublié de doter son héros d’un traumatisme passé (l’idée en elle-même est intéressante, tout en ayant l'allure d'une pièce rapportée un peu artificielle) et pimente la narration de considérations actuelles et de quelques notes d’humour. Pour faire simple, l’ensemble s’avère bien boulonné et se lit avec un certain plaisir, mais manque quand même énormément d’énergie et d’originalité.
Trait réaliste montrant le quotidien dans son jus et un talent certain pour croquer des gueules et des silhouettes «vraies», Damien Geffroy rend une jolie copie. À l’image du scénario, la mise en scène et le découpage se montrent également posés. L’accord entre propos et dessins est parfait. L’audace, s’il faut absolument en trouver, tient dans la minutie et le soin avec lesquels le dessinateur arrive à retranscrire un ordinaire routinier immédiatement parlant. Ces personnes, ces rues, ces immeubles, ce sont nos quartiers, nos villes.
Plus Maigret que CSI dans l'âme, L’inspecteur Balto est un titre assurément sympathique, malgré son air de déjà-vu ou lu mille fois. Les amateurs de romans policiers «à l’ancienne» aimeront certainement cette approche ultra-classique.
Flic un jour, flic toujours. La retraite ne concerne pas l'Inspecteur Balto, grand adepte de la réforme Macron sur l’allongement de la durée de cotisation. Bref, voici un parfait exemple de cette France qui se lève tôt pour travailler et qui ne souhaite pas quitter le travail en laissant sa place aux plus jeunes. Il faut travailler jusqu'à la fin de sa vie car on aime ça.
La seconde chose qui m'a profondément déplu dans cette BD qui nous présente ce héros, c'est le fait qu'il n'a pas hésité à faire coffrer son épouse en prison car elle était un peu kleptomane. Oui, c'est le métier et la loi avant toute autre considération plus personnelle. C'est un bel exemple pour la nation ainsi que pour la moralité publique.
Maintenant, et comme toujours, il a des méthodes d'investigations qui ne sont pas très orthodoxes. Bref, on adapte la loi selon son usage afin de parvenir à ses fins. Pourtant, je croyais que personne n'est au-dessus de la loi. Cette BD me donne envie de vomir devant autant d'hypocrisie.
Pardon, mais je préfère vous dire que je ne suivrais pas les aventures de l'Inspecteur Balto et que cela s'arrête avec ce premier tome qui m'a convaincu dans ma position. Evidemment, l'auteur a essayé de le rendre sympathique et attachant mais le fond reste le même si on pousse un peu la réflexion. Certes, je pourrais faire avec mais je n'ai pas envie devant la pléthore de BD qu'il me reste encore à découvrir.
Le premier tome d’une peut être future série policière qui plante d’abord le décor : BALTO, un flic à la retraite, qui n’a pas raccroché et qui continue le métier en « free lance » pour le plaisir, à l’ancienne surtout (pas de portable, pas d’Internet mais un bistrot qui devient son bureau), il vit seul avec un chat … sa femme est en prison (à cause ou grâce à lui). De la nostalgie souvent et une première enquête assez convenue dans le milieu des camgirls. Il en faudra sans doute un peu plus pour convaincre les afficionados du genre. C’est néanmoins sympa et agréable à lire.
A suivre ?
C'est bien dessiné, scénarisé, dialogué mais cela reste bien trop classique et convenu... faussement moderne. L'évocation du passé par d'émouvants flash back est toutefois assez réussie et aurait mérité un meilleur développement. Un peu daté, comme l'inspecteur Balto.