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eigo Shinzo est un mangaka qui est capable de travailler dans le mainstream et l’indépendant, lui permettant ainsi d'aborder différentes thématiques, tout en jouant sur son approche graphique. Un artiste à la fois surprenant et touchant. Le lézard noir ne s'est pas trompé en proposant aux lecteurs francophones de découvrir cet auteur. Après la comédie déjantée que fut Tokyo Alien bros, le drame social glaçant Mauvaise herbe et plusieurs de ses one-shot comme le jour du typhon, l'éditeur poitevin propose la dernière série en date du dessinateur : Hirayasumi.
Hiroto Ikuta, 29 ans, est un freeter. Ce néologisme désigne les jeunes diplômés vivant de petits jobs et de stages. Employé à mi-temps, il mène une vie tranquille et paisible, sans se soucier du lendemain, loin des standards que la société nippone impose aux jeunes de son âge. Depuis peu, il loge dans une petite maison de plain-pied dont il a hérité d'une vielle dame avec qui il s'était lié d'amitié. Lorsque Natsumi, sa cousine de 18 ans, étudiante en art à Tokyo vient vivre chez lui, Hiroto va adapter son quotidien et aider sa parente à survivre à son arrivée dans la mégapole et dans la vie estudiantine.
Le mangaka surprend par sa maitrise du genre "tranche de vie". Ses personnages, à la physionomie douce, sont touchants et plausibles. Natsumi fraichement débarquée de sa campagne et propulsée dans l'une des plus grandes villes du monde a bien du mal à s'adapter. L'aide de son cousin, à la mentalité anticonformiste, ne sera pas de trop afin qu'elle épanouisse progressivement. L'agencement des chapitres est intéressant, puisqu’il permet des retours en arrière donnant des explications, en particulier sur les relations entre Hiroto et Madame Hanae qui lui lègue son domicile. La relation entre ces deux protagonistes est particulièrement poignante. L'auteur y souligne l'errance des jeunes et la mise à l'écart des séniors au Japon. D'ailleurs, cette habitation devient à son tour un des protagonistes principaux de la série. Tout tourne autour d'elle, seul élément fixe du récit alors que les autres suivent leur vie à un rythme lent ou effréné. Cette idée est pertinente et donne un ton original à l'intrigue. Au fur et à mesure que les choses avancent, d'autres personnages apparaissent densifiant le récit. Ainsi, Hideki, le meilleur ami d'Hiroto, est le contrepied de ce dernier : cadre dynamique, marié et qui s'apprête à devenir père. Bref, le portrait du mâle-type japonais. La juxtaposition des deux hommes permet à l'auteur de confronter les deux caractères et développer son discours sur la liberté et la pression sociale. Cette astuce scénaristique fonctionne à merveille. Le concept de charge mentale est aussi un élément du récit, incarné dans le personnage de l'agente immobilière qu'Hiroto va froisser par maladresse.
Hirayasumi ne peut pas laisser indifférent. Une fois commencé, le lecteur est plongé dans un quotidien où règne la sympathie et la bienveillance. À la fois doux et attendrissant, ce très bon manga feel good séduit tant par la justesse du propos que par la qualité du dessin.
Hiroto hérite d'une petite maison et va y héberger sa cousine Natsumi.
Ce premier tome prend le temps de présenter les personnages, leur caractère...
Le lecteur assiste au début de la cohabitation où chaque personnage prend ses marques.
Le scénario est vraiment agréable. Il prend le temps d'installer tous les éléments.
Ce premier tome, nous présente les personnages principaux qui sont très attachants.
L'esthétique est typique du manga. Les détails sont soignés et aident à planter le décor.
J'ai hâte de lire le tome 2!