A
gnès serait-elle atteinte de syllogomanie. Un rien décalée, elle semble s’épanouir à collecter les ordures des autres…
À la fois roman graphique minimaliste, journal intime illustré ou (auto)biographie dessinée, Anche le cose hanno bisogno est un album composite qui déborde largement du cadre défini par un synopsis à l’apparente simplicité.
Récipiendaire à l’automne dernier du prix Boscarato du meilleur artiste complet italien avec ce titre, Eliana Albertini est de ces autrices qu’il conviendrait de découvrir de ce côté-ci des Alpes.
Anche le cose hanno bisogno est un album au style et à la finalité indéterminée, à la dynamique étrange où la douce folie rudologique d’Agnès sert d’excuse à une réflexion sur les objets conservés pieusement ou jetés négligemment et les transferts psychologiques qu’ils suscitent. Structuré au gré d’un propos décomposé en épisodes où différentes techniques et méthodes narratives s’entremêlent, cette BD prendrait des allures de patchwork si un fil conducteur ne lui donnait toute sa cohérence. La chose est tenue et fragile mais, indiciblement, elle installe une introspection qui va bien au-delà de cette petite histoire moins légère qu’elle n’y parait.
Dis-moi ce que tu jettes dans ta poubelle, je te dirai qui tu es !
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