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lles sont quatre copines à l'aube de la quarantaine. Un soir de sortie, elles se mettent à imaginer un projet fou : ouvrir un bar à tisanes qu'elles appelleraient "Pisse-Mémé", du nom qu'un barman donne aux infusions. Mais pour se lancer une telle entreprise, il faudrait gagner au loto. Ou recevoir un héritage qui tombe du ciel, comme celui qui tombe sur Marthe et Camille, suite au décès de la sœur de leur père. Pourtant, cette tante Aimée, elles ne l'ont jamais rencontrée. Elle avait été mise au ban de la famille parce que trop excentrique pour le milieu bourgeois étriqué de sa famille.
Mais, qu'importe, la machine se met en route et les amies se lancent dans la bataille.
Récit de solidarité et de sororité, Pisse-Mémé ne sort jamais vraiment des stéréotypes de ce genre de fiction. Les personnages sont sympathiques mais semblent devoir correspondre à des archétypes : la prof de yoga végan, la maman lesbienne, la divorcée précaire qui jongle entre les emplois, la CSP+ au bord du burn out... Tout semble glisser avec fluidité, mais sans réel enjeu. Cette bande dessinée se range dans les productions sympathiques et inoffensives, qui peuvent paraître insupportables de naïveté ou touchante de sincérité. Pour qui recherche une histoire feel good vaguement féministe, sans prise de tête, ce titre fera l'affaire.
Bof bof. Tout est cliché et attendu, des profils des protagonistes aux dialogues, c'est très dans l'air du temps et très esprit "lectrice quadra de Elle". 0n y aborde tous les sujets à la mode en vrac et sans grande finesse, les lesbiennes, le yoga, le burnout, le veganisme. Aucune prise de risque dans l'histoire, peu de maturité, et cette petite entreprise réalisée grâce au financement d'une tante riche, moi ça me laisse de marbre.