B
retagne, aujourd’hui. Cinq ados comme il en existe des milliers, quatre familles (il y a des jumeaux) avec leurs problèmes et leur routine, le tout dans une petite ville anonyme et bien trop tranquille alors que le monde s'écroule. Et puis, une nuit, une tempête traverse le bourg arrachant arbres et toitures. Au réveil, ils ont changé, se sont transformés, comme dans les films de super-héros ! Devenu hybrides, ils possèdent désormais les pouvoirs de leurs ambitions. Première mission ? Sauver l’environnement !
Œuvre jeunesse parfaitement construite, calibrée et menée, Les ambassadeurs rassemble toutes les qualités et les défauts de cette catégorie d’ouvrage. Distribution soignée présentant une variété de personnages auxquels les lecteurs peuvent facilement s’identifier, des choix moraux clairs et très bien définis et ce qu’il faut de situations critiques et de moments plus légers. Cette ambiance quasi-disneyenne est disruptée d’une pincée fantastique au service d’une cause plus grande que les destins d’origine de ce Club des 5 mutant. Présenté ainsi, le programme peut paraître alléchant.
Cependant, la narration fait rapidement déchanter tant elle se révèle figée. Chaque protagoniste est prisonnier d’un stéréotype, tandis que les réactions et les décisions s'avèrent invariablement prévisibles. Le scénariste est là pour faire passer son message et le dessinateur de les illustrer, les deux sans jamais se détourner de leur pensum initial. À une autre époque, les ressorts dramatiques de ce type de récit reposaient et appelaient au respect des institutions, des traditions et des bonnes manières. Aujourd’hui, les considérations écologiques et l’acceptation des différences sont de mises et encouragées. Par contre, si les propos évoluent, le résultat reste malheureusement le même. Beaucoup de sincérité et un album qui tient globalement la route, au prix d’une tonalité mièvre et au moyen des rebondissements téléphonés sans réelle surprise.
Pavé de bonnes intentions à en devenir fade et dénué d’une quelconque saveur, Les ambassadeurs ne démérite pas et prône une parole difficile à critiquer. Dommage qu’il le fasse d’une manière si formatée et se limite à un discours lisse, voire simpliste et passablement naïf.
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