1984, Kandji a sept ans et plein de questions à poser à sa mère. Un jour, en rentrant avec elle à la maison, ils croisent Absakine. En découvrant le singe que l'homme garde en cage, le gamin n'a plus qu'une envie, le libérer.
Premier tome de Djarabane, Au petit marché des amours perdues retrace l'itinéraire d'un enfant rêveur dans le Tchad de la fin des années quatre-vingts. Entre fiction et autobiographie, Adjim Danngar invite à suivre les pas de son jeune héros dans une histoire onirique et détonante. S'appuyant sur un noir et blanc fin, sec et nerveux, l'auteur dresse le portrait d'un pays en proie à un conflit avec la Lybie, pour lequel les militaires français, les Gobis, sont déployés. Au milieu de cette instabilité, Kandji cherche sa place et rêve de devenir illustrateur.
Sa vocation naît lors de sa rencontre avec des peintures dont les couleurs et la force le bouleversent. Coincé entre l'école, les copains, les traditions et ses envies de dessin, l'enfant doit tracer sa route et tenter de survivre. Entrecoupée par des rêves hypnotiques, mis en images à la manière des tentures africaines, sa quête devient obsessionnelle tandis qu'il doit composer avec le contexte politique, la misère et les difficultés de la vie pour continuer d'avancer.
Tourmenté et bouillonnant, ce premier opus de Djarabane surprend par sa forme comme par son fond. Adjim Danngar brosse le tableau d'une époque et d'une ville au travers des yeux d'un gamin qui n'aspire qu'à être dessinateur. Malgré un côté brouillon par moments, le style marquant de l'album donne envie de découvrir la suite.
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