L
a star du baseball Graham Parsons était au sommet. Mais les excès en tous genres ont précipité sa chute. Suspendu de toutes compétitions depuis plusieurs années, divorcé et interdit de voir son fils, le voilà contraint de jouer son propre rôle dans un film porno dans lequel il a bien du mal à être à la hauteur de sa légende. Il est au bord du gouffre. Un courant d'air suffirait à le précipiter définitivement dans l'abîme. Alors qu'il contemple le gâchis immense qu'est sa vie, pathétiquement défoncé dans sa loge, un étrange vieillard surgit de nulle part et lui propose un marché. Il peut retrouver tout ce qu'il a perdu : sa carrière, sa famille et sa réputation. Pour cela, il n'a pas grand-chose à faire : tuer quatre personnes. Sans vraiment y réfléchir, il se retrouve embarqué dans une virée sanglante, flanqué d'un couple de fans bodybuilders gays.
Avec Speed Ball, les auteurs entraînent leur héros dans une fuite effrénée au cœur de l'Amérique interlope des années septante. Ils enchainent les rebondissements avec frénésie, ne laissant à personne le temps de respirer. Les scènes se succèdent à toute vitesse, plongeant de plus en plus dans un cauchemar tragi-comique où se mélangent les pires fantômes de la décennie, le tout porté par une ambiance mêlant pop, funk et soul. En effet, une playlist propose un titre pour accompagner la lecture de chaque chapitre, allant des Moody Blues à Marvin Gaye en passant par Funkadelic.
Le rendu est très cinématographique, ne se privant d'aucun cliché et saupoudrant l'ensemble de références plus ou moins directes. Le danger face à ce genre de récit tient à la tentation de sombrer dans le n'importe quoi, sous couvert de second degré. La frénésie n'est pourtant pas une justification pour oublier la rigueur narrative. Ce n'est pas le cas ici, et ce (mauvais) trip se dévore de la première à la dernière page, chevauchée trash et forcément dramatique d'un pauvre type pris au piège du mauvais génie de son époque.
Cet album respire la passion des débutants chargés de références ciné et de pop-culture américaine. Cet univers parallèle issu des séries télé et d’une Amérique fantasmée où l’on croise des sérial-killer mythiques, des agents fédéraux iconiques et où le fantastique s’immisce sans explication comme dans un bon John Carpenter. Sous des dessins caricaturaux proches du trait d’un Jorge Corona, les auteurs s’éclatent de ce road movie improbable, de cet anti-héros en recherche de rédemption familiale épaulé par un duo tordant d’acteurs porno débiles et héroïques. Dans un monde où la folie se mélange à la réalité, que ce soit sous acide ou pas, on adore se faire balloter tout en rythme dans cet hommage rétro d’un remarquable équilibre et peuplé de redoutables personnages secondaires qui font un peu oublié la passivité du personnage principal. Un excellent délire pulp et pop décomplexé et un sacré coup pour un premier album.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/07/05/speed-ball/
Du grand n'importe quoi d'où surnagent quelques bonnes idées. J'ai regretté les presque 30€ que cet album ont coûté.
Le scénario à la fois classique et vulgaire nous mène comme son héro de charybde en scylla. Le dessin est bon, mais manque parfois de clarté. Je pense qu'à part en lisant sous acide, ça reste un objet complètement dispensable.
Le final s'il est bon, ne parvient pas à racheter les 200 précédentes pages.
Excellente BD, un vrai road trip drôle et pop au premier abord mais beaucoup plus profond qu'il n'en a l'air.
Et le gros point fort reste le dessin, Etienne Gérin est un vrai virtuose qu'il faudra suivre !
Une BD plutôt très prenante pendant les trois quarts du bouquin (donne 7/10), et puis la fin tombe comme un cheveu sur la soupe sans réelle "explication".
Je suis un peu déçu au final.
Note : 2/5 (correct, sans plus).