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Blake et Mortimer (Les Aventures de) 29. Huit heures à Berlin

20/02/2023 5032 visiteurs 7.0/10 (2 notes)

P rintemps 1963. Cela fait deux années que Berlin est défigurée par un mur, tâchant de rendre impossible tout passage entre l’Est et l’Ouest. Pourtant, les tentatives sont nombreuses. Cette fois, c’est Werner qui essaie de rejoindre la partie occidentale. Il est touché par les tirs des Vopos. Il décède après avoir interpellé le directeur du service de renseignements ouest-allemand, en prononçant ce mot : « Doppelgänger ». Dans le même temps, Mortimer se prépare à rejoindre une consœur archéologue, Olga Mandelstam, en Oural, sur un chantier devant prouver que la région a été occupée par un peuple slave avant l’arrivée des Latins. Une telle découverte serait bienvenue pour le pouvoir soviétique. Mais au lieu des vestiges de la cité d’Arkaïm, ce sont sept cadavres, dont la peau du visage a été ôtée, qui sont exhumés. Sur place, Mortimer commence une difficile et discrète investigation, qui lui fait découvrir un morceau d’électrode dans le crâne d’un des corps. De son côté, Blake, en tant que représentant du MI 6, s’entretient avec ses homologues français et américains, au milieu du lac Léman, pour préparer l’opération Prince.

Huit heures à Berlin est le vingt-neuvième album de Blake et Mortimer. Les onze premiers ont été conçus, écrits et dessinés par Edgar P. Jacobs entre 1946 et 1972. Bob de Moor achève le douzième en 1990. Les seize volumes qui suivent, à partir de 1996, sont une reprise par la fine fleur des scénaristes et dessinateurs du moment, capables d’exécuter une ligne claire avec la même virtuosité que le créateur, et d’être fidèles à l’univers initial. Ces extensions ont rencontré un indéniable succès critique et commercial. José-Louis Bocquet (Joséphine Baker, Olympe de Gouges) et Jean-Luc Fromental (Le Coup de Prague, Une Romance anglaise) entraînent les deux compères sur un terrain qui leur était encore inconnu : le récit d’espionnage. Les scénaristes, nourris à John Le Carré, Ian Fleming ou Graham Greene, les placent sur l’échiquier le plus complexe et palpitant : la Guerre Froide, à Berlin, quelques mois après l’érection du « mur de la honte ». Subtilement, Olrik s’immisce entre les blocs opposés. L’histoire se déroule autour de deux axes classiques : le savant fou, incarné par Julius Kranz, et le conquérant du monde, le méchant récurrent de la série. La nouveauté de Huit heures à Berlin est aussi de contextualiser l’intrigue dans un épisode historique connu, avec des protagonistes ayant existé.

C’est une réussite. Blake et Mortimer agissent chacun de leur côté, suivent leur propre piste, mais les fils sont clairement identifiés et se rejoignent au bon moment. Les personnages sont parfaitement construits, les dialogues sont dosés et clairs, les péripéties s’enchainent sans temps morts. Les fameuses didascalies jacobsiennes sont bien présentes, donnant des précisions sur l’action qui se déroule, sur un modèle d’avion, une marque de cigarettes ou accentuant l’effet dramatique. Sans elles, ça ne serait pas du Blake et Mortimer.

Antoine Aubin, qui a déjà illustré La Malédiction des trente deniers (tome 2) et L’Onde Septimus, livre un travail irréprochable, tant dans sa valeur intrinsèque que dans le respect du canon esthétique qui s’impose à lui. Le sanatorium d’Arkaïm est glaçant, l’austérité de la capitale allemande est palpable et les rives du lac Léman sentent bon L’Affaire Tournesol. Là où il est, Edgar P. Jacobs peut pousser un soupir de soulagement à la lecture de cette escale berlinoise et être convaincu que son opéra de papier n’a pas fini de s’écrire. Les deux prochains opus sont en préparation. Rendez-vous est donné dans les Cornouailles.

Par F.Houriez
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Blake et Mortimer (Les Aventures de)
29. Huit heures à Berlin

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L'avis des visiteurs

    GarulfoPasUnCrapaud Le 28/12/2023 à 20:58:22

    Cet album est très réussi, dans la lignée de l'Affaire Francis Blake et la Machination Voronov.

    Le scenario est plutôt solide, sans être révolutionnaire, et malgré quelques étapes passées un peu facilement. Un peu de fantastique, et surtout de l'espionnage, avec de l'urgence et du danger. Le caractère des héros est bien retranscrit, et le troisième homme de cet album est un personnage intéressant.
    La simplicité de l'intrigue, bien déroulée, permet de retrouver l'ambiance qui me plaisait le plus dans la série originale et qui manquait dans les derniers albums qui se perdaient aux 4 coins du monde (c'est vrai, c'est assez subjectif ... pour référence : je note largement plus haut SOS Météore que l'horrible Piège diabolique). Les reprises des albums précédents (points de scenario ou personnages) sont abilement gérées.

    Le dessin est excellent. Il est surtout plus plaisant que celui de nombre des nouveaux albums (la comparaison aux albums précédents est inévitable ... j'ai fait le même pour le scenario, mais sur le côté dessin je pense qu'il est un peu plus objectif).
    Le style de Jacobs est plutôt respecté et un peu modernisé. Les visages sont marquants et variés (l'éditeur en chef, le médecin allemand, le général américain viennent en tête) et on reconnait bien les personnages inspirés de la réalité ainsi que les seconds rôles habituels. Surtout, la qualité est constante (visages en arrière plan jamais déformés, des beaux décors). Par ailleurs, le cadrage rend la lecture prenante et limpide, et les attitudes des personnages lors des dialogues sont dynamiques et naturelles. En un mot, le tout est très cinématographique.

    Il faut aussi noter le travail du coloriste, qui semble particulièrement soigné. Il contribue à retranscrire l'ambiance de film d'espionnage dans la guerre froide. Les couleurs sont moins saturées et contrastées que sur les tomes précédents. Alors ça fait moins à l'ancienne, mais c'est nettement plus joli.

    Au final, ça reste un Blake et Mortimer, avec ses pavés de textes et ces héros qui alternent entre hyper-compétence et amateurisme. Personnellement, j'ai beaucoup aimé (il y a la nostalgie qui joue), mais il faut reconnaître que la note de 4* est peut-être un peu gentille (sans être fan de ces BD à l'ancienne, je mettrais plutôt 3*).

    Touriste-amateur Le 09/03/2023 à 20:30:18

    Voici un Blake et Mortimer dans la tradition! De l'intrigue, des voyages, des espions et le méchant Olrik qui, pour moi, est l'un des piliers de la série alors il serait dommage de s'en priver.

    Je ne mets que 3/5 car on n'est, quand même, "que" sur de la BD "détente" et aussi car j'ai trouver les dessins de Blake et de Mortimer dans leurs expressions, dans leurs attitudes, un peu en dessous.

    Malgré ces quelques critiques, j'ai pris un grand plaisir à passer du temps avec nos deux héros!

    minot Le 24/01/2023 à 22:42:08

    Un bon B&M. Tous les ingrédients sont là : un mystère initial, une enquête sous forme de polar pour le résoudre, de la science-fiction, un savant fou, de la bagarre, des énigmes, un soupçon d’archéologie, Olrik bien évidemment, un cadre d'action varié (Berlin, Genève, l'Oural ...) ... bref, c'est fidèle à la série d'origine.
    A cela s'ajoutent un scénario bien prenant (malgré quelques invraisemblances et le fait que l'on devine très vite les motivations des méchants) et un dessin remarquable (très fidèle au dessin d'origine).
    Personnellement, ça fait longtemps que je n'attends plus grand chose des nouveaux B&M (trop déçu par de nombreux albums post-Jacobs), si ce n'est du pur divertissement sans prise de tête, et c'est exactement ce qu'il s'est passé avec cet opus : une lecture agréable, avec une histoire fluide, bien dans l'esprit de la série, servie par un dessin de qualité. Un album par conséquent réussi, donc.

    PS : à ceux qui se plaignent de retrouver une fois de plus Olrik en tant qu'adversaire de nos héros ... bin ... c'est un peu comme si on reprochait la présence perpétuelle de Romains dans les albums d'ASTERIX ! Ça fait partie de l'essence même de la série en fait !

    kergan666 Le 07/01/2023 à 17:19:27

    franchement j'ai bien aimé cet album qui replonge le lecteur dans l'atmosphère particulière des meilleurs Blake et Mortimer.
    les dessins sont vraiment bons dignes de E P Jacobs.
    le scénario à défaut d'être parfait tient bien la route.
    seul défaut à mon gout, l'histoire aurait pût se faire en 2 tomes.
    cela aurait permis une meilleur fluidité et de ne pas trop ressentir l'effet du chausse pied permettant de faire rentrer l'histoire dans les 64 pages réglementaires.
    mais bon, nous sommes très loin de l'accident industriel que représente pour moi le Dernier Pharaon.

    Bourbix Le 05/01/2023 à 22:29:41

    Enfin un bon Blake et Mortimer ! Pourquoi 3/5 alors ? Parce que encore Olrik en méchant !! C'est insupportable ! Cet album bénéficie d'un joli travail documentaire matinée de science-fiction et c'est encore le sempiternel méchant qui officie. Sinon il méritait 4/5 cet album !! Enfin honnêtement, j'ai passé un très bon moment de lecture. Agacé mais content.

    scuba3000 Le 15/12/2022 à 18:04:52

    Et bien, on l'aura attendu celui-la ! Au final, un résultat pas si mal que cela malgré sa fin un peu tirée par les cheveux et la présence encore une fois de l'éternel loser, j'ai cité Olrik. Franchement marre de le voir à toutes les sauces celui-la ! Quel gros méchant mégalomane serait assez idiot pour l'embaucher alors qu'il n'a que des échecs à son palmarès ! Même Jacobs s'en était passé dans un de ses albums. Un peu d'imagination messieurs les scénaristes, by Jove ! Quelques bémols également : Il manque les traductions de certains textes en russe et en allemand. Ainsi planche 55 (page 57), on lit "...le garde...voit Aigle 2 piler devant lui." C'est quoi Aigle 2 ? Ah oui, page précédente, Mendoza s'annonce au garde de faction en disant : Adler zwei... Pour ceux qui ne parlent pas allemand pas évident de savoir qu'Adler veut dire Aigle. Et comment Mendoza sait'il que c'est le nom de code de son véhicule ? Pas trouvé la réponse. Une traduction aurait été la bienvenue. Quand aux scénaristes, manifestement ils ne savent pas compter : Dernière image de la planche 61 nous sommes bien le 26 juin 1963. Case suivante, on nous dit : Londres, six mois plus tard, par une glaciale soirée de Novembre... Tiens !! Chez moi quand j'ajoute six mois au 26 juin, j'obtiens 26 Décembre ! En aucun cas le 22 novembre, date exacte de l'assassinat de Kennedy à Dallas. Besoin d'un comité de lecture aux éditions Blake et Mortimer ??
    Ceci dit, je suis un peu réconcilié avec les repreneurs grâce à cet album et au Dernier Espadon. Faut dire qu'après l'horrible Moloch, cela ne pouvait être que mieux ! On attend le prochain si possible sans Olrik, sans Marque Jaune, sans Espadon et sans Pyramide...On peut rêver ! Au fait, Voronov, il est devenu quoi lui ??

    BudGuy Le 13/12/2022 à 17:40:25

    Un nouvel opus des aventures de Blake et Mortimer doté d'une bonne intrigue géopolitique se déroulant des deux côtés du rideau de fer.

    Le cahier des charges est respecté avec de la ligne claire, des descriptions, la présence d'Olrik, des avancées scientifiques plausibles, de l'espionnage et de l'action pour une histoire relatée sur un album.

    Le menu est copieux mais pas désagréable: en effet, du début jusqu'au milieu l'histoire est bien posée et se tient parfaitement. Mieux cet album aurait même pu être excellent si certains défauts n'avaient pas pointé le bout de leur nez:
    - Le changement de vêtement de cadavre un peu trop rapide pour être crédible
    - Le conditionnement cérébral annulé après quelques heures de sommeil (!?!)
    - Le sempiternel retour d'Olrik, à quand un nouveau méchant charismatique ?
    - Un final anti-spectaculaire, assez décevant au vu du très bon traitement de l'histoire au début

    Je serai presque tenté de dire que développer ce récit sur deux tomes aurait été plus judicieux et permis d'éviter certains des défauts énoncés au-dessus.

    Au final, un bon album qui sera toujours bien mieux que 'Le cri du Moloch'.

    eric_herthabsc Le 11/12/2022 à 10:55:11

    Voilà le tome Blake & Mortimer que j'attendais depuis longtemps; étant berlinois franco-allemand et intéressé par l'histoire (contemporaine). Voici mes notes

    Dessin: 5/5
    Très beau et clair. J'aime bien les détails auxquels on a prêté attention: e.g. passagers réagissant à la conversation bruyante de Mortimer et Olga rappelant un certain "vol pour Sydney"... (p.9), le soldat américain à la page 48 rappelle un peu un personnage dans un TinTin dans la dernière case.

    Scénario: 4/5
    Bel essai de combiner intrigue guerre froide, fantastique et suspense. Quelques précipitations...je suppose que l'éditeur a demandé de raccourcir?! Par exemple: comment Mortimer parvient-il à échanger vêtement de prisonnier vert contre le linceul du mort en un rien de temps et en plus le précipiter hors de la fenêtre en quelques moments, alors que les soldats soviétiques sont sur ses trousses (p.37)

    Précision historique: 3/5
    En gros les lieux berlinois et faits historiques tiennent la route (Rathaus Schöneberg où Kennedy a tenu son discours, Check Point Charlie / Zimmerstrasse à Kreuzberg à la limite du secteur américain, café Mockba et arrière plan de la Frankfurter Allee avec ses bâtiments néoclassicistes staliniens, Waldfriedhof Heerstrasse à un jet de pierre du stade olympique, alignement de façades belle époque et architecture années 50 typique de Berlin (e.g. p.21). Par contre deux grosses bourdes à signaler à moins que les auteurs veuillent mettre en avant la liberté de l'artiste: Le quartier de Schöneberg à l'ouest (où David Bowie a d'ailleurs vécu pendant quelques années n'est pas voisin de celui d'Altglienicke à l'est (p.54) (le tunnel a vraiment existé entre le quartier de Neukölln et Altglienicke) - je suppose que le scénariste avait besoin de cette liberté artistique pour pouvoir mentionner le tunnel de la mairie en dessous du mur utilisé à enlever le président...), l'autre grosse erreur: que fait le grand bâtiment communiste sur la couverture - il n'existe bel et bien pas à Berlin! Cela rappelle le palais de la culture à Varsovie. Je suppose que cela doit être la tour principale du sanatorium d'Arkaïm. Mais dans ce cas-là cela induit le lecteur en erreur sur la couverture.

    Langage: 3,5/5
    En gros, beaux dialogues dans l'esprit B&M. Un peu plus d'ironie aurait fait du bien comme à la page 49 - la vinothèque qui s'appelle 'Säufer' (soûlard). Les expressions allemandes sont naturelles à part le "Teufel" que j'ai déjà vu à plusieurs reprises dans d'autres bds - c'est une traduction littérale de 'diable', mais ça ne se dit pas comme ça en allemand. On dirait plutôt "Zum Teufel"...

    Tout compte fait, un beau score 4/5 pour une belle tentative.

    Morguzzi Le 07/12/2022 à 23:01:12

    Un tout petit rôle pour Olrik et une seconde partie qui fait montre d'invraisemblances. Cet album, c'est Voronov en moins bien.
    Saluons le travail graphique toutefois.

    Pierski Le 06/12/2022 à 21:09:32

    C'est d'abord le dessin d'Antoine Aubin qui retient mon attention. Aussi méticuleux que Jacobs, Aubin remonte nettement le niveau, surtout comparé à celui, désastreux, du cri du Moloch.
    Le scénario est certes parcouru d'invraisemblances mais son rythme dense me rappelle les meilleurs opus de la série.
    L'ensemble se tient donc d'une façon cohérente et agréable. Un bon album et une équipe qui me semble tout à fait fidèle à l'esprit de la série.

    Campanar Le 01/12/2022 à 12:33:22

    Pour l’atmosphère années 50/60 …
    Un petit côté marque jaune, mais en moins bien, même si ça reste convenable … le dessin est bon mais le scénario un peu light voire abracadabrantesque à la fois sur la liberté de mouvement à l’est et bien entendu pour le final !
    Final qui s’impose cependant car il est la base du scénario. Au passage, celui ou celle qui comprend l’allemand a de bonnes chances de deviner la trame.
    Exit le volet archéologique également … ça fait pschitt !
    Cela étant, cela reste plaisant à lire, et malgré une structure désunie on se prend au jeu !

    Obi-Wan135 Le 30/11/2022 à 12:07:24

    Hello old fellows ! By Jove, me revoila pour parler du nouveau Blake et Mortimer, " 8 heures à Berlin ". Tout d'abord, je trouve que c'est un bon opus de B&M ( contrairement au catastrophique " Vallée des Immortels "... ) : les graphismes sont beaux ( même si je ne suis pas friand des dessins retouchés par ordinateur... ), il y a un bon scénario, le contexte historique est bien restitué ( ah, cette bonne vieille Guerre Froide ... ), les clins d'oeil à Alfred Hitchcock ( d'ailleurs Sir Alfred apparait himself lors de l'enterrement de Frutiger ... ) bref, on voit que les auteurs ont travaillé dur pour sortir un bon B&M ( et respecter le cahier des charges imposé par les ayant droits d' E.P Jacobs ... ). Par contre, quel dommage qu'une fois encore, cet opus soit gâché par des points négatifs ... Tout d'abord, je trouve qu'il y a de nombreuses incohérences et invraisemblances : dès la 1ere page, les cercueils entérrés au ras du sol ( !?!? ), l'évasion rocambolesque de Mortimer du sanatorium, Blake qui escalade la façade de la clinique en costume cravate et chaussures de ville, sous une pluie battante ( " it's raining cats and dogs " comme disent nos amis Anglais ... ) aussi aisément qu'il sirote son Brandy dans un fauteuil Chesterfield au Centaur Club ... j'arrête ici l'énumération.
    Autre bémol : la sempiternelle apparition du colonel Olrik ... Seuls Blake et Mortimer sont surpris de retrouver leur éternel ennemi sur leur chemin ( sur 29 albums de B&M, Olrik apparait 27 fois ... ) J'avoue que Jacobs lui même a énormément employé le personnage d'Olrik ... Mais justement, quitte à reprendre la série, il aurait peut-être été judicieux de créer, d'inventer un nouveau " méchant " ... Pour finir, encore une fois, la fin est précipitée et complétement rocambolesque ... Bref, encore un bon album, de bonnes intentions, gâchés par les mêmes erreurs que les précédents opus ... Je pense pour ma part que le problème réside dans le fait que les " nouveaux " auteurs essayent de coller au plus près, d'imiter le " maitre " Jacobs : ils sont enfermés dans une sorte de carcan qui les empèche de sortir des sentiers tout tracés ... Tout en restant dans l'esprit B&M, il serait sans doute sain de casser certains codes, de faire table rase ... Comme je le disais plus haut, il faudrait par exemple inventer d'autres " méchants ", sortir de l'éternelle " Ligne Claire ", apporter un peu de " fraîcheur " ( de folie ? ) et d'inventivité ( cf " Le Dernier Pharaon " ... ) sans tomber dans la parodie ou le pastiche. Mais comme je le disais, les ayants droit de Jacobs veillent jalousement sur le " trésor du Temple " et un cahier des charges est imposé aux auteurs. Pour conclure donc, tous les ingrédients étaient réunis pour faire un excellent B&M, mais hélas, la " mayonnaise " de prend pas ...Merci d'avoir eu le courage de lire mon post jusqu'au bout ... Have a nice day old fellows. See you soon.

    RoRk41 Le 26/11/2022 à 19:40:34

    De l'espionnage ancré dans l'Histoire, un peu de fantastique et de professeur foldingue, deux intrigues qui s’entrecroisent pour mieux se retrouver: ce "8 heures à Berlin" est un très bon cru.

    C'est la BD que j'attendais depuis plusieurs mois, je me suis régalé à la lire au coin du feu.

    Les dessins sont très lignes claires, les couleurs "historiques".
    Le personnage d'Olrik est magnifique de prestance. trois bémols: un pour la couverture où les personnages sont trop figés, un autre pour les personnages féminins qui ne sont ni "beaux" ni nombreux, un autre pour le spoil sur la deuxième de couverture !
    mais cela ne gâche pas le plaisir.

    herve26 Le 26/11/2022 à 18:54:26

    Les aventures de Blake et Mortimer avaient repris des couleurs avec "le dernier Espadon", et là les lecteurs ne seront pas déçus avec ce nouvel opus. Cette aventure coche en effet toutes les cases pour les nostalgiques d'Edgar Jacobs: un scénario qui mêle espionnage et science (on retrouve même dans l'album les souterrains chers au Maître du domaine du Bois des Pauvres), et un dessin époustouflant d'Antoine Aubin (enfin servi par un scénario digne de son talent) qui ,avec le regretté Ted Benoit , est à mes yeux le meilleur" repreneur" de la série. Non seulement les personnages sont réussis (Olrik est superbement dessiné, tant en uniforme, qu'en costard ), mais aussi Antoine Aubin soigne particulièrement les décors, surtout les automobiles de l'époque.
    J'ai juste un regret, que le personnage appelé "le Prince" (je ne veux pas spoiler) ne soit pas aussi maitrisé graphiquement.
    Il faut souligner donc la qualité du travail d'Aubin, presque 7 ans de labeur, sur un album qui a germé dans la tête des scénaristes depuis 2014 ( je vous invite,sur ce thème, à vous reporter à l'excellent livre "l'héritage Jacobs" de Jean-Luc Cambier et Eric Verhoest).
    Jean-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental nous offrent en effet, une intrigue passionnante, parsemée de clins d’œil à d'autres bandes dessinées (l'hôtel Cornavin de Genève ou encore l'accident de voiture, près du lac Léman, dans dans les décors à l'identique de celui de" l'Affaire Tournesol"), au cinéma ou au roman d'espionnage. J'ai retrouvé parfois l'atmosphère du "Coup de Prague", signé d'un certain Jean-Luc Fromental. Fort d'une amitié de plus de 35 ans, les deux co-scénaristes ont réalisé un album qui se hisse parmi les meilleurs de la période post-Jacobs, même si, à mon goût, la fin est un peu trop précipitée (peu d'explications par exemple sur les motivations du Général Carver)
    Il faut enfin souligner, enfin, un choix très varié dans la tenue vestimentaire de nos deux héros (Blake en Mr White est irrésistible!)
    Pour finir, je précise que j'ai lu cette aventure dans la collection "bibiophile" tirée à 10 000 exemplaires, et je regrette l'absence de hors texte, qui donne une respiration au récit, surtout lorsqu'il est dense comme c'est le cas içi.
    Passionné de "Blake et Mortimer", je n'ai pas fait l'impasse non plus sur le coffret édité par canal Bd, (4000 exemplaires) avec la version noir et blanc (magnifique au demeurant) qui présente une particularité, planche 32:l'inscription à laquelle fait référence Blake est absente!

    Autant vous dire que la dernière fois que j'avais acquis trois éditions différentes d'un même album que j'avais trouvé extraordinaire, c'était pour "le dernier pharaon" de Schuiten, Van Dormael,Gunzig et Durieux,c'est dire si je mets ce dernier album de "Blake et Mortimer" dans le panthéon de mes albums préférés de la série.