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lick, petit truand, souhaite se retirer avec la splendide Caprice, une chanteuse dont il est amoureux. Celle-ci est, incidemment, la promise de Rex. Ignorant son statut de cocu, ce dernier commande au délinquant de voler le portrait de la mère de son ennemi, Don Zizzi, un mafieux notoire. S’il n’obtempère pas, sa sœur et son neveu en feront les frais. Le vaurien voit clair dans le jeu de son commanditaire et devine qu’il sera abattu, sitôt le forfait accompli. Se faisant imposer une bande de psychopathes pour commettre le larcin, il doit agir avec finesse pour s’en tirer indemne.
Enrico Marini pastiche habilement les romans noirs des années 1950 dont il recycle tous les clichés : criminels tirés à quatre épingles, femmes fatales et une abondance de péripéties. Pour tout dire, la trame narrative demeure secondaire dans ce qui se veut avant tout un exercice de style, au demeurant fort bien exécuté.
Dans cet univers interlope, les personnages ne sont jamais tout à fait ce qu’ils semblent : le gangster a le cœur tendre alors que celui de sa frangine, mère célibataire, se révèle dur comme la pierre, l’interprète trahit celui qu’elle aime, sans oublier l’impitoyable chef de gang, prêt à tout pour sauver la toile représentant sa maman.
Le dessin, à l’encre et au lavis, est particulièrement réussi. L’artiste a du métier et il sait construire une scène d’action. La pagination se montrant copieuse, il dispose de tout l’espace nécessaire pour bien élaborer ses séquences. Les vignette, très grosses (rarement plus ce de cinq ou six par planche), invitent le lecteur à apprécier la virtuosité de celui qui illustre les aventures du Scorpion.
Bien que l’album soit en noir et blanc, la colorisation accueille des taches de rouge. Lorsqu’elles colorent des lèvres, un mamelon ou une chevelure, elles incarnent la passion et l’amour ; à d’autres moments elles soulignent la violence et le sang. Ces ajouts accrochent l’œil, mais ajoutent peu à la narration. Ils sont là pour être jolis et il n’y a rien de mal là-dedans.
Un plaisir pictural.
Côté dessin et couleur pas de changement, c'est très réussi. Côté scénario, c'est la suite directe du tome précédent et on continue à peu près dans la même lignée.
On retrouve quelques défauts qui font que cet album ne sera "que" considéré comme un bon album sans grand chose de plus : un personnage principal pas vraiment intéressant et pas assez développé à mon goût, le fait que ce même personnage soit véritablement invincible dans des situations où il ne devrait pas l'être au vu de ce qui est représenté, une trame générale qui tourne un peu au simple règlement de compte, mais qui réserve quelques petites surprises plaisantes.
Pas un incontournable, mais permet quand même de passer un bon moment de lecture.
Doté d'un graphisme hors pair, d'un noir et blanc sublime (teinté de rouge), d'une esthétique jazzy et bien sombre à souhait tirée des années 60, 'Noir Burlesque' nous entraîne dans une histoire au départ hyperclassique: un flingueur taciturne doit rembourser des dettes auprès d'un chef mafieux, ce dernier est accompagné de sbires à mine patibulaire et d'une jolie femme fatale plus enclin à se déshabiller/manipuler pour arriver à ses fins que de pousser la chansonnette.
Dans le premier opus, le scénario pose les bases, les personnages et nous sort les clichés du genre pour un résultat qui se laisse lire mais sans réellement de surprise, jusqu'au moment où l'on passe au deuxième volet.
En effet, ce dernier débute sur une idée originale: Slick doit alors dérober un objet important chez un mafieux concurrent et tenter de s'en sortir sans trop de casse. L'auteur, E. Marini, va alors réussir à maintenir l'attention jusqu'au bout, grâce à ses personnages barges/idiots (Crazy Horse, le nain, le cousin et Butcher), quelques retournements de situation sympas et son humour distillé avec efficacité.
Autant dire que j'ai passé un très bon moment de lecture (surtout avec le deuxième volet qui relève le niveau). Mon plaisir a été décuplé via la qualité graphique qui tire le tout encore plus vers le haut. Ce diptyque noir à souhait est à réserver aux amateurs de polar et autres films de Mafia, avec un doigt de whisky et un disque de jazz.
Si les graphismes n'ont pas baissé en qualité, le scénarios lui est monté d'un cran au niveau de l'originalité. Si certaines situations sont des autoroutes narratives, l'auteur arrive à nous surprendre au détour de l'un ou l'autre case.
Ce deuxième tome est clairement meilleur que le premier, car il a gardé toutes les qualités du premier et a légèrement gommé ses défauts.
Après un 1er volume qui m'avait sublimé par le graphisme et l'ambiance noire des années 50 digne d'un chef oeuvre. Qu'il est !
Mais le scénario fut assez léger mais quel courbure dans ce 2e tome, là on a un vrai scénario palpitant avec toujours ce charme aux yeux !
Du Grand Marini ! Merci Enrico..
Le premier volume de ce diptyque m'avait beaucoup plus séduit par son dessin que par son scénario, que j'avais trouvé très léger. D'ailleurs , beaucoup de lecteurs avaient trouvé que la lecture ce de volume était trop rapide.
Avec ce second volume, Marini semble avoir rectifié le tir, déjà avec une pagination plus importante, et surtout un scénario qui enfin prend son envol.
Avec l'apparition de nouveaux personnages (notamment la fille du mafieux Zizi) l'histoire prend de l'étoffe et l'intrigue tant attendue finit par captiver le lecteur.
A la lecture de ce volume, on sent que Marini a pris du plaisir à faire cet album, en nous offrant de superbes planches et une intrigue digne des meilleurs polars des années 50.
Après un premier album de mise en place, nous sommes devant un album où la violence est certes présente, mais où l'humour souvent noir , domine.
Un très bel hommage au cinéma et aux polars des années 50.
Finalement, Marini nous a offert une très belle histoire, en mode diésel, lente à démarrer mais avec un final trépident, le tout avec un dessin où il se lâche complètement.
Cet album reprend les codes graphiques qui ont fait la réussite du premier. En cela, c'est tout simplement merveilleux!
Du côté du "un peu moins bien", je dirai que cet opus commence et continue très exactement là où s'est terminé le premier. Même si ça ne fait que 1an entre les deux albums (belle performance vu le travail accompli!), des indices le long des planches permettant de se remettre dans l'histoire et ses protagonistes auraient été appréciés.
Et là ou j'ai vraiment moins accroché, c'est sur le scénario avec la longueur de certaines scènes et la caricature de certains personnages dont le côté "Ramboesque" du personnage principal. Je ne détaille pas pour ne pas "spoiler" la lecture.
La fin est aussi un peu déroutante. A moins que ce ne soit pour laisser une porte ouverte à une suite.
Cela reste cependant 120pages (!!!!) de plaisir à lire et l'ensemble de ce diptyque mérite un "4sur5", même si j'ai été un peu moins enthousiamé, scénariquement parlant, par ce second opus.