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elgique, année 1750. Bellem ne grandira pas dans les jupons de sa mère. Confié au marquis de Mauban, le jeune garçon, désobéissant et indiscipliné, va faire une drôle de rencontre au sein de la forêt épaisse qui encercle le château dans lequel il vit. Une de celles qui, à coup sûr, changent le cours d'une vie. En effet, un mystérieux personnage va lui conférer une ribambelle de pouvoirs surnaturels dont il pourra se servir contre ceux qui lui cherchent des poux. Et, sapristi, ils sont nombreux !
Tendre Violette, La Mémoire des arbres, Lova, beaucoup de récits ont démontré toute l'étendue du talent de conteur de Jean-Claude Servais, un de ceux qui parvient, avec trois fois rien, à susciter l'étonnement et le rêve chez le lectorat. Car, et comme pour combler un manque ou réparer un oubli dans la galerie des personnages imaginaires qu'il affectionne, c'est en dépoussiérant un ouvrage écrit par le docteur Louis Thiry La vie fantastique de Bellem, sorcier d'Ardenne » paru en 1974, que l'inspiration est venue. En conviant les quatre fils Aymon ainsi que le cheval Bayard à la table de la fée Mélusine, l'auteur peut désormais revisiter à sa guise le mythe d'une des figures les plus emblématiques des légendes d'autrefois. Il l'avoue volontiers ; avec Bellem « un retour aux sources » est opéré. Avec le Moyen Âge pour cadre historique, une dame nature omniprésente et une nouvelle fois placée au centre du projet, son héros dispose de tous les artifices pour faire son entrée en scène.
Scénariste bien entendu, mais aussi dessinateur au style réaliste et sensible dans la tradition des grands graveurs du XIXe siècle, « L'homme des bois », son surnom, impose une photographie saisissante des décors et paysages d'antan, pour la plus grande joie des amateurs de belles illustrations.
Bellem est une quête initiatique identitaire équilibrée par des évènements réels et féeriques qui maintiennent l'intérêt à son degré le plus élevé.
Quel plaisir et album de Servais!!! Même s'il nous ressert toujours les mêmes recettes, bah ... on en redemande.
Du mystère, un peu de sorcellerie, des dessins somptueux.
Juste un scénario parfois délicat à suivre et une fin... surprenant (je ne parle pas de l'épilogue) qui lui coute sa 5ème étoile.
Après "Le fils de l'ours" qui m'a tant déçu au point de "boycotter" "Le loup m'a dit", j'ai retrouvé l'émotion originelle de m'enivrer d'un album de Servais.
Non, Monsieur, s'il vous plait! Ne faite pas valoir vos droits à la pension!!!
J'aime Servais, depuis de longue année. IL arrive toujours à nous emporter avec ses albums.
De la tendre Violette à Bellem, vous ne serez jamais déçu