V
ous connaissez le syndrome de Jérusalem ? Des individus quelconques, sans antécédents psychiatriques, développent une étrange psychose lorsqu'ils visitent la Ville Sainte. Est-ce lié à la charge symbolique d'une cité à la confluence de trois cultes monothéistes ? Mystère, mais les victimes se retrouvent assaillies de bouffées délirantes, se comportant comme des prophètes ou des prédicateurs, parfois jusqu'à mettre leur vie en péril.
Saviez-vous qu'il existait une variante angoumoisine ? Cette maladie, qui semble concerner essentiellement des hommes, pousse ces derniers à se prendre pour des personnages de bandes dessinées lorsqu'ils se rendent dans la Mecque du Neuvième Art. Le docteur Herquin-Frangé consacre sa vie à ces pauvres hères et les accueille dans un établissement psychiatrique implanté aux abords de la ville.
Vous n'en aviez jamais entendu parler ? Cela va changer ! Spirou, inquiet de la disparition de Fantasio, découvre que ce dernier était justement en train d'enquêter sur ce sujet. Malheureusement, il a été interné à son tour, ayant succombé lui aussi à ce mal terrible. Ce n'est pas aujourd'hui qu'un album verra le célèbre groom abandonner son fidèle compagnon. Il est prêt à tout pour infiltrer cet étrange établissement. S'il savait dans quelle embrouille il va se retrouver...
Voici donc un avatar de plus dans le Spirou-verse, qui n'est plus à une déclinaison près. Le ton de cette aventure est résolument burlesque et décalé, à l'image de ses auteurs : Jul et Libon. Si le point de départ est amusant, l'intérêt s'étiole pourtant assez rapidement. Le scénario joue la carte de la mise en abyme, s'appuyant de l'ambiguïté de la nature de ces protagonistes : individus à part entière et personnages de fiction plus ou moins conscients de ce qu'ils sont. Il est difficile de garder le cap, entre scénario "crédible" et délire, de ce bal des fous. Le grand n'importe quoi cartoonesque du dernier acte cohabite avec un questionnement existentiel vaguement esquissé de Fantasio. ce type de grand écart narratif est particulièrement compliqué et il n'y a guère que Larcenet pour réussir à émouvoir en faisant rire, comme dans l'excellent Temps de chien. Spirou chez les fous ressemble plutôt à une entreprise bancale, qui n'arrive jamais à choisir un cap. Quelques bons moments ne suffisent pas à assurer la réussite d'un album anecdotique.
* petit coup de gueule contre Dupuis qui a changé la maquette de ses One Shots Spirou, celui-ci est au format normal et non Grand Format. Spirou chez les Soviets laissaient déjà penser ça, vu que seule l'édition limitée était en Grand Format, donc là, ça fait pas terrible dans la bibliothèque. On s'échine parfois à suivre les séries, à les acheter certaines fois "même si", et les éditeurs changent la maquette sans prévenir. Dommage. * (Gru)
Ben... c'est simplement que CE N'EST PAS un "Spirou de..." à la base...
Pour les Soviets, c'est un album chauve-souris : je suis un "De...", voyez mon GF !... Je suis un (futur) "Classique", voyez mon format "ordinaire"...
J’aime beaucoup Libon et on retrouve bien son trait dans une histoire farfelue qui convient parfaitement à son dessin.
C’est loufoque, c’est joyeusement délirant et le style du dessinateur est parfait pour ça.
On passe donc un moment sympathique avec cette histoire décalée dont la base est amusante et originale, le développement cohérent avec cette gentille folie qui exploite bien le thème…
Cependant, si les Cavaliers de Libon m’amusent beaucoup, c’est que c’est court, vif, développé sur quelques pages.
Là, l’ensemble est bien amusant mais le tout est assez anecdotique, il manque quelque chose à se mettre sous la dent pour faire une vraie aventure…
Aussitôt lu, aussitôt oublié.
Dessin très moyen - Fantasio et Spip sont même carrément moches, quant à l'histoire, comment dire ? Un bon point de départ et un développement complètement raté, qui m'a peut-être arraché un vague sourire, mais pas plus. Pour une BD censé faire rire, un coup d'épée dans l'eau.
Et bien oui, bon album ! J'ai passé un agréable moment de lecture ! La couverture et les quelques images aperçues ici et là ne laissaient pas entrevoir une fresque sérieuse à la manière d’Émile Bravo, donc je suis vite rentré dans le bain. Je craignais un peu un fiasco comme l'infâme tome 8 de la série ("La grosse tête"), mai vraiment, non. L'album est efficace, drôle et se lit avec plaisir, et fait franchement sourire.
J'aurais même pu mettre 4/5 mais petit coup de gueule contre Dupuis qui a changé la maquette de ses One Shots Spirou, celui-ci est au format normal et non Grand Format. Spirou chez les Soviets laissaient déjà penser ça, vu que seule l'édition limitée était en Grand Format, donc là, ça fait pas terrible dans la bibliothèque. On s'échine parfois à suivre les séries, à les acheter certaines fois "même si", et les éditeurs changent la maquette sans prévenir. Dommage.