Ma vague

I ncroyable ! Nellie et son père en sont persuadés : ils viennent de découvrir l’épave d’un vaisseau mythique, mais, chut, c’est un secret. Malheureusement, cette sortie en mer ne plaît pas à la mère de l’adolescente, garde-côte, qui s’empresse d’houspiller son ex à leur retour. Une tempête se prépare et ce genre d’excursion pourrait être dangereuse. Le lendemain, Adrien entraîne pourtant sa fille au large et plonge. Pendant ce temps, le temps vire et une vague balaie le pont, emportant Nellie. Sous l'eau, celle-ci rencontre une créature surnaturelle qui semble vouloir lui transmettre un message...

Signé David Boriau (La bibliothèque des vampires, Métanoïde, Obscurcia) et Soann, Ma vague conjuguent la valse des émotions à l’adolescence avec fantastique, sur fond d’embruns marins et de conflit familial.

Dès les premières pages, le scénariste immerge le jeune lecteur en plantant son décor de littoral ainsi que ses personnages aux humeurs en dent de scie. La carte du mystère et du merveilleux est entretenue juste ce qu’il faut pour titiller la curiosité et laisser entrevoir quelques réponses. Toutefois, la résolution finale arrive rapidement et donne l’impression que l’intrigue est restée un peu trop en superficie. Pour sa part, le fil narratif autour des bisbilles entre les parents de l’héroïne apporte une révélation moins convaincante et un dénouement un brin mielleux. Les tempêtes juvéniles, elles, sont bien transcrites, de même que l’amitié entre Nellie et Julio. Les premières bénéficient notamment de l’expressivité du trait de Soann dont le graphisme et la mise en couleur se révèlent globalement agréables. Le découpage, généralement en larges cases, assure une bonne dynamique d'ensemble. Enfin, l'une ou l'autre illustration retient l'attention : en particulier le rendu de l'épave et de sa figure de proue.

Malgré un manque de profondeur, Ma vague reste une bande dessinée jeunesse plaisante à lire et qui saura trouver son public.