]Septembre 1943, les opposants à l’occupant ne baissent pas les bras. Ignorant que le Lynx est composé d’adolescents, les cellules alliées lui confient des mandats de plus en plus audacieux. Il s’agit cette fois de déplacer un imposant stock de papier. Une mission rendue périlleuse par la multiplication des contrôles routiers, surtout pour celui qui est trop jeune pour conduire un camion.
Après huit tomes, Les enfants de la Résistance de s’essouffle pas. Le trio demeure sympathique et le lecteur tremble pour ces mômes prêts à prendre tous les risques au nom de leurs convictions. Cet épisode aborde essentiellement la fonction de l’imprimé pour tenir tête à l’ennemi. D’abord l’approvisionnement en papier, puis les imprimeries clandestines et la distribution de tracts et de bulletins aux contenus incendiaires. Un des héros, François, envisage du reste de consigner par écrit son quotidien de résistant. Ses amis, Eusèbe et Lisa, sont moins présents dans cet opus ; cela dit, tout porte à croire que cette dernière, infiltrée dans une caserne allemande, pourrait bientôt se trouver au cœur de l’action.
Le succès du projet repose sur des personnages éminemment humains. Portés par leurs idéaux, ils démontrent beaucoup de courage, mais ce sont aussi des enfants, avec leurs craintes, leurs incertitudes et leurs maladresses aux conséquences parfois graves.
Cette histoire est évidemment une fiction, mais le scénariste, Vincent Dugomier, s’assure de l’inscrire dans son contexte historique. Des événements lointains, à Paris ou en Italie, ont des répercussions jusque dans la cambrousse où vivent les protagonistes. Le bibliophile y apprend également que la Résistance était diversifiée. Au-delà des Français de souche, s’y mêlent notamment des Espagnols ayant fait leurs classes en affrontant Franco et des Allemands désavouant leur gouvernement. Tous souhaitent retrouver leur France, celle des droits de l’Homme et de la liberté.
Les décors de Benoît Ers se montrent généreux. Par une foule de détails, il recrée l’esprit des lieux et de l’époque ; certaines insertions de publicités, de pages de journaux ou de documents gagneraient toutefois à être retravaillées pour mieux se fondre dans son dessin. Alors que l’ambiance est réaliste, les acteurs se veulent semi-caricaturaux avec leurs grands yeux et leurs gros nez, un hiatus qui n’a rien de dérangeant. Les comédiens, peu importe que leur rôle soit principal ou secondaire, jouent avec retenue et adoptent toujours le ton juste.
Combattre ou mourir poursuit avec panache cette excellente série présentant une bande de gamins ayant joint une sorte de maquis intérieur.
Lecture toujours plaisante.
A offrir à tous les enfants.
Excellente BD qui retrace la vie d'un village français sous l'occupation allemande.
1943. C’est la guerre. La France est occupée. En quoi un petit bout de papier peut-il faire la différence ?
La Résistance y croit ! Un tract, un « faux » journal, peuvent redonner courage aux populations occupées, susciter des vocations de résistance, voire d’opposition armée à l’envahisseur. Les nazis croient tellement aux risques que ces bouts de papier engendrent qu’ils traquent les imprimeries clandestines et n’hésitent pas à abattre ceux qui écrivent, impriment et diffusent ces messages d’espoir et de résistance.
Nos trois jeunes amis du réseau « Lynx » reçoivent une demande pour le moins étrange : évacuer un stock de papier ! Comment pourraient-ils, eux de simples adolescents, évacuer des centaines de kilos de papier d’un département à l’autre sans même disposer d’un véhicule ? 250 km avec des contrôles partout sur la route qui plus est !
Le maire a déniché un boulot en or pour Lisa : un boulot de cantinière dans une ferme fortifiée servant de point névralgique pour les Allemands dans la région. Lisa va-t-elle pouvoir récolter des renseignements importants… sans se faire repérer ?
Critique :
Encore un magnifique scénario de Dugomier, toujours aussi bien mis en images et en couleurs par Ers. Cette fois-ci, ils traitent de la presse clandestine durant l’occupation et démontrent le rôle très important que celle-ci joue dans la lutte contre l’occupant en soutenant le moral, et l’esprit de révolte, des populations occupées.
Autre aspect très intéressant : la part prise dans la Résistance par les étrangers, Républicains espagnols, juifs de l’est… Et autres individus particulièrement menacés par les nazis et leurs sbires tels que les homosexuels.
L’attention du lecteur est aussi attirée sur la Savoie, occupée, non par les Allemands, mais par les Italiens qui n’ont pas le même comportement à l’égard des juifs, permettant notamment à des passeurs d’y mettre à l’abri des enfants juifs… Jusqu’à ce que les Alliés débarquent en Sicile, que les Italiens déposent les armes, quittent la Savoie… Et y soient remplacés par des Allemands.
A la fin de cette bande dessinée, un dossier vient compléter, avec des reproductions de documents historiques, le rôle de la presse durant la guerre.
Cet album prouve une fois de plus que l’on peut enseigner l’histoire au travers d’une BD très agréable à lire.