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n virus inquiétant, la crise à tous les étages, la pollution et la désinformation généralisée… Comme c’est le cas pour le reste de la population, tout n’est pas rose dans le quotidien de Monsieur Léon. Pourtant, chaque matin, il se lève et vaque vaillamment à ses activités. Son secret pour tenir le coup ? Léon sait s’extraire de sa routine et n’hésite pas à suivre sa fantaisie ! Amateur de musiques exotiques, il aime danser le mambo et le cha-cha-cha. Grand connaisseur des chanteuses sud-américaines, sa collection de vinyles fait des envieux. Puis, il y a la charmante Sophie qu’il courtise depuis des mois et qui a enfin accepté son invitation à dîner... Ce n’est pas un énième variant ou un escadron de CRS chafouins qui vont venir gâcher ses plans ! Musique, maestro !
Héros à basse intensité et à grande imagination né lors de l’un des confinements récents, Monsieur Léon est la réponse qu’a inventée Arnaud Le Gouëfflec pour faire face à l’adversité des temps modernes. Un quidam générique qui, derrière sa banalité apparente, cache un trésor de sensibilité et de poésie. Parent éloigné de Monsieur Mousse et de Monsieur Hulot, il affronte courageusement la réalité, tout en laissant la frivolité prendre le dessus pour ce qui est des petits détails secondaires (les plus cruciaux, cela va sans dire). Un simple bain se transforme en expédition sous-marine façon Cousteau, tandis que les rythmes chaloupés du tango envoûtent jusqu’au sinistre Préfet de Police.
Simples sans être simplistes - en effet, ça swingue sérieusement dans ces pages - ces instantanés joyeux se lisent avec une délectation complice et revancharde. Visuellement, Julien Solé a bien compris l'appel à la liberté de son scénariste et illustre ces mini-histoires avec talent et une maestria certaine. Trait dynamique, découpage énergique et habile jeu de couleurs, le dessinateur n’épargne pas sa peine et retranscrit généreusement les aventures de ce personnage finalement plus grand que nature.
N’allez pas chercher de morale ou de revendications dans ces fabliaux façon racontars, Monsieur Léon et ses auteurs n’ont pas d’agenda caché ni de solutions miracles à vous vendre. Leur seul vœu ? Offrir quelques instants de bonheur et d’évasion. Merci les gars.
Quand j'ai vu la mention 'Fluide Glacial' écrit en bas de la couverture, je me suis dis qu'il fallait que je fasse la connaissance de ce Monsieur Léon et je ne le regrette pas, même si c'est au final assez court.
Ici pas de grosse saillie outrancière politiquement incorrect ou vulgaire, les auteurs ont choisi de présenter avec sobriété la vie de ce Monsieur tout le monde. Nous suivons alors la passion de ce dernier pour le mambo et le tango ainsi que pour sa voisine de palier, le tout dans un contexte confinement/paranoïa/ complotisme. Les saynètes sont bien pensées et menées avec plaisir surtout au niveau des couleurs éclatantes tranchant avec le gris environnant.
J'ai noté une critique sous-jacente envers le pouvoir en place avec des références aux gilets jaunes à de multiples reprises. D'ailleurs, l'ancien préfet de Paris ou plutôt le nazillon D. Lallement n'est pas épargné et en prend pour son grade; il manquait la présence de Castaner pour que la fête soit totale.
Remède très efficace face à la morosité ambiante et aux problèmes actuels de notre société, Monsieur Léon est un bol d'air frais et une invitation à l'évasion.