S
akura, huit ans, vit à Tokyo et cela fait trois ans que sa mère est décédée. Ce printemps, une fois n’est pas coutume, elle va passer quelques jours auprès de mamie Masumi, à la campagne ! L’occasion pour elle de renouer avec sa grand-mère et un monde de senteurs et de kamis dont elle ne soupçonne même pas l’existence et d'atténuer, peut-être, sa peine.
La mort est dans l’ordre des choses mais reste une épreuve qui oblige à aller au-delà de la douleur qui submerge et de la solitude (ou de l’abandon) qui étreint. Cependant, lorsque que vous avez à peine dix ans que comprendre à tout cela ? Marie Jaffredo s’est posé cette question à travers l’histoire de Sakura.
Prenant le parti de la simplicité et de la douceur tant dans son dessin que dans son scénario, l’autrice s’essaye à une réponse par le truchement d'Obaa qui cultive une douceur de vivre pleine de sérénité malgré la mort de sa fille et de son mari. Les joies simples de la pêche, une promenade sur Hayai, le chant du vent dans les herbes hautes, la visite à une amie, une banale séance de jardinage, l’attention aux petits rien du quotidien, autant de choses qui peuvent paraître superflues et incongrues pour un Tokyoïte pressé autant que stressé, mais qui pour une gamine désorientée deviennent autant de repères qui donne un nouveau sens au vide laissé par une mère à jamais partie.
S’adressant plus à un jeune public avec Le Printemps de Sakura, mais pas seulement, Marie Jaffredo - en habituée des récits intimistes - livre ici un bien joli roman graphique chargé de bienveillance, de tendresse et... d’amour !
Quoi de plus dur pour une petite fille que la mort d'une mère? Sakura doit aller chez sa grand-mère Japonaise qu'elle ne connait pas, dans un petit village typique. Elle appréhende ce séjour dans l'inconnu. Une ambiance très feutrée dans la culture japonaise avec un dessin et des couleurs tout en douceur. un incontournable pour petit et grand.