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'affranchir des services secrets français est une tâche ardue voire impossible, y compris quand le calibre est rangé depuis longtemps au fond d’un tiroir. C'est le problème de Dan qui pensait pouvoir continuer à servir des « sky » bon marché dans son bar américain. Car le passé n’est jamais bien loin et quelle que soit la distance que vous parvenez à mettre, il finira toujours par combler l’écart pour vous tirer une balle dans le dos. Pas d’autre alternative pour la barbouze qui devra la jouer « fine » et manger à tous les râteliers s’il veut espérer sauver sa peau.
Noël Simsolo (Mémoires de Marie-Antoinette) que la plupart connaissent à travers la très bonne série Docteur Radar remet le couvert dans un registre qui n'est, finalement, pas si éloigné. L'auteur qui se tourne une nouvelle fois vers le passé pour poser son action, envoie ses acteurs dans un polar plein de caractère au sein duquel les cadavres s'accumulent. Pour donner de l'épaisseur et un côté voyou supplémentaire à ses protagonistes, le lecteur croisera "Léon le manchot", " Coquelicot ", ou encore " le Gros " dont il devra se méfier tout particulièrement. Indépendance, produits stupéfiants, prostitution, les années cinquante étaient le théâtre de nombreux règlements de comptes qui se faisaient avec la bénédiction des services spéciaux de l'état, à condition de ne pas se faire piquer ! Autant dire que les rebondissements et actes de traitrises sont balancés aussi fréquemment que les pruneaux, histoire de témoigner à bon escient des enjeux qui se tramaient en coulisses.
Avec un trait qui, hélas, oublie d'apporter de la précision sur les personnages, quelques fonds colorisés au détriment de décors, ainsi qu'une trop grosse police d'écriture contenue dans les bulles qui elles-mêmes envahissent les cases, Dominique Hé (Alfred Hitchcock, Une aventure de Marc Mathieu) ne parvient pas à hisser son coup de crayon à la hauteur du scénario. Dommage, car pour le reste, l'ambiance anxiogène et l'insécurité se dégagent impeccablement de ses planches.
Immersif, Le prix de la mort, premier tome d'un diptyque, souffre d'un dessin qui n'est, pour le moment, pas approprié à un récit noir, violent et somme toute, intéressant.
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